Les rebelles sud-soudanais ont menacé lundi de bloquer les pourparlers de paix visant à mettre fin à deux mois de conflit, demandant en préalable la libération de détenus et le retrait de troupes étrangères.
L'Ethiopie, qui accueille ces pourparlers, a appelé de son côté au retrait des troupes étrangères, notamment ougandaises, du Soudan du Sud.
"J'espère la cessation des hostilités.Les forces ougandaises et toutes autres forces extérieures doivent se retirer" du Soudan du Sud "étape par étape", a déclaré le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, à des journalistes, émettant la crainte que, sinon, le conflit ne dégénère en "conflit régional".
"Nous ne participerons pas au prochain cycle de pourparlers de paix", a déclaré Taban Deng, chef de la délégation rebelle, dans un communiqué.
M. Deng a demandé la libération de quatre figures politiques toujours détenues dans une prison gouvernementale.Sept de leurs collègues ont déjà été libérés le 30 janvier.
Il a également exigé le retrait immédiat des soldats ougandais qui sont entrés dans le pays à la demande du président sud-soudanais Salva Kiir, dont les forces s'opposent depuis le 15 décembre à celles de son ancien vice-président Riek Machar.
Le gouvernement sud-soudanais du président Salva Kiir et les partisans de son ancien vice-président Riek Machar - à qui il avait fallu une vingtaine de jours de laborieuses négociations pour s'accorder le 23 janvier sur une simple cessation des hostilités - devaient se retrouver lundi à Addis Abeba pour tenter de trouver un accord politique mettant fin durablement au conflit qui les oppose.
Mais ce nouveau cycle de pourparlers a été reporté lundi à la dernière minute.
Seyoum Mesfin, le médiateur en chef de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine dont l'Ethiopie assure actuellement la présidence tournante, a condamné le fait que les rebelles posent des conditions préalables aux pourparlers de paix, une attitude, a-t-il dénoncé, qui viole l'accord de cessez-le-feu signé le 23 janvier.
Bloquer les négociations "équivaut à prendre en otage la population et la nation", a estimé M. Mesfin.
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts depuis mi-décembre et a chassé près de 900.000 personnes de leurs foyers.Aux combats se sont ajoutés des massacres à caractère ethnique entre communautés Dinka et Nuer, les deux principales du pays, auxquelles appartiennent respectivement MM.Kiir et Machar.
Malgré l'accord de cessez-le-feu, les combats se poursuivent au Soudan du Sud, pauvre mais au sous-sol riche en pétrole, qui a acquis son indépendance du Soudan en 2011 après une guerre civile meurtrière.
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