Des combats ont éclaté au Soudan du Sud entre forces gouvernementales et rebelles, a-t-on appris lundi auprès des belligérants, à peine 48 heures après de nouvelles négociations sous médiation est-africaine pour arriver à un cessez-le-feu.
Selon un porte-parole militaire de la rébellion, Lul Ruai Koang, les troupes gouvernementales ont "lancé des attaques coordonnées" dans les Etats d'Unité (nord) et du Haut-Nil (nord).Des bases rebelles dans l'Etat de Jonglei ont également été "soumises à d'intenses bombardements d'artillerie", a déclaré M. Ruai Koang dans un communiqué.
"Le gouvernement est entièrement responsable de ces attaques injustifiées qui n'ont d'autre objectif que de reprendre le contrôle de champs pétroliers sous notre contrôle", a-t-il accusé.
Le porte-parole de l'armée gouvernementale, Philip Aguer, a confirmé les combats en cours dans le Haut-Nil, en rejetant la responsabilité sur le camp rebelle.
"Les assaillants ont été repoussés", a-t-il affirmé sur une radio locale.
Plus jeune pays de la planète, le Soudan du Sud a acquis son indépendance du Soudan en 2011, après des décennies de guerre contre le régime de Khartoum.
Depuis fin 2013, il est en proie à un grave conflit civil, lorsque des combats ont éclaté au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par des dissensions politico-ethniques sur fond de rivalité entre les troupes fidèles au président Salva Kiir et celles de son ancien vice-président et rival Riek Machar.
Le conflit, parti de la capitale Juba, s'est étendu au reste du pays, se transformant en affrontement ethnique, essentiellement entre Dinka et Nuer.Une vingtaine de groupes armés participent désormais aux combats.
Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans ce conflit - aucun bilan précis n'existe - et plus de 1,8 million chassées de chez elle, dont près de 100.000 s'entassent dans diverses bases de l'ONU.
Plusieurs cessez-le-feu, à peine signés, ont volé en éclats.Ces derniers affrontements en cours se déroulent à peine 48 heures après un nouveau round de négociations sous les auspices de l'Igad, organisation régionale est-africaine.
Samedi, l'Igad avait donné quinze jours aux belligérants pour finaliser un cessez-le-feu et un accord intérimaire de partage du pouvoir, faisant planer la menace de sanctions contre les deux parties: gels d'avoirs, interdictions de voyager, embargo sur les armes.
L'Igad avait également menacé de "prendre les mesures nécessaires pour intervenir directement au Soudan du Sud pour y ramener la paix".
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