Les Etats-Unis ont menacé mercredi de s'efforcer d'obtenir un embargo international sur les armes contre le Soudan du Sud si Juba n'accepte pas une force africaine de protection, mais la Russie rechigne toujours à prendre cette sanction.
La président sud-soudanais Salva Kiir doit tenir rapidement son engagement de laisser se déployer à Juba cette nouvelle force de 4.000 hommes, a affirmé l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies Samantha Power.
A l'issue de consultations à huis clos au Conseil de sécurité sur la situation au Soudan du Sud, l'ambassadeur adjoint russe Petr Iliichev a réaffirmé à des journalistes qu'un embargo serait contre-productif, car il "ne ferait qu'acculer davantage encore" le gouvernement sud-soudanais.
Le Conseil n'a pas pris de décision mercredi, se contentant de rappeler à Juba son engagement de permettre le déploiement de la force régionale dans la capitale.
Selon le président du Conseil, l'ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen, les 15 pays membres "ont demandé au gouvernement de respecter les engagements pris et de les traduire par des mesures concrètes".
Juba est invité à "finaliser avec l'ONU les modalités de déploiement" de la force, à garantir "la liberté de mouvement" des Casques bleus de la mission de l'ONU au Soudan du sud (Minuss) et à faciliter l'accès humanitaire.
Le Conseil jugera de la coopération de Juba "sur ses actes et non sur ses déclarations".En cas de non coopération avérée, il "envisagera les mesures appropriées à prendre", a conclu l'ambassadeur.
"Si le gouvernement n'autorise pas la force régionale de protection à se déployer ou ne laisse pas l'ONU circuler comme elle le souhaite pour protéger les civils, les Etats-Unis soutiendront certainement un embargo sur les armes", avait déclaré Mme Power à son entrée au Conseil.
Le Conseil a autorisé en août le déploiement de la nouvelle force qui sera composée de soldats africains mais restera sous le commandement de la Minuss.
Le président Kiir a donné son feu vert de principe, à l'occasion d'une visite à Juba des ambassadeurs du Conseil, mais le gouvernement a semblé ensuite revenir sur cette décision.
"Nous sommes conscients de ce que les engagements qui ont été pris ne peuvent pas se réaliser du jour ou lendemain mais nous ne pouvons pas attendre pendant des jours et des jours", a affirmé Mme Power.
Elle a réclamé "des progrès tangibles dans le déploiement de la force et la liberté de mouvement des Casques bleus, de façon à ce que les civils qui ont désespérément besoin de protection puissent être protégés par l'ONU", a-t-elle ajouté.
Selon le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous, le gouvernement sud-soudanais "n'a pas du tout appliqué" pour l'instant sa décision de laisser se déployer la force.
Dans un rapport adressé la semaine dernière au Conseil de sécurité, le secrétaire général Ban Ki-moon estimait que les premiers éléments de cette "force de protection régionale" pourraient arriver au mieux à Juba fin septembre.
M. Ban doit rendre compte en octobre du degré de coopération de Juba dans ce dossier.Si le gouvernement sud-soudanais se montre réticent, le Conseil pourrait alors voter sur un embargo sur les armes.
M. Ban se plaint aussi dans son rapport de nombreux cas de harcèlement et de restrictions imposées par le gouvernement sud-soudanais aux activités de la Minuss.
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