Soudan: le président remplace le chef du puissant service du renseignement

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Khartoum (AFP)

Le président soudanais Omar el-Béchir a désigné dimanche un nouveau chef pour le puissant service du renseignement, un organe impliqué dans la répression de récentes manifestations antigouvernementales, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle Suna.

Par décret, M. Béchir "a nommé" Salah Abdallah Mohamed Saleh à la tête du Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), en remplacement de Mohammed Atta, a indiqué Suna, sans autres précisions.

Le nouveau patron du NISS qui a fait des études d'ingénierie connaît bien ce service pour lequel il a travaillé durant différentes périodes depuis le coup d'Etat de 1989 qui avait porté au pouvoir le président Béchir. 

Il avait même dirigé le service de renseignement avant de tomber un temps en disgrâce et d'être remplacé en 2009 par M. Atta.Emprisonné sous l'accusation d'avoir planifié de renverser le président soudanais, il avait finalement été gracié.

Selon des observateurs, M. Saleh avait consolidé cet organe pour en faire un puissant outil au service du régime du président Béchir.

Son prédécesseur, Mohammed Atta venait de rentrer cette semaine du Caire où il avait participé au sein d'une délégation de son pays à des entretiens égypto-soudanais portant sur plusieurs domaines, dont la sécurité.

Son remplacement intervient alors que les agents du NISS et la police ont mené une répression envers de récentes manifestations, dans plusieurs villes, contre la hausse des prix, en particulier du pain.

Le récent doublement du prix de cette denrée de base, consécutif à la décision du gouvernement de confier les importations céréalières au secteur privé, a suscité un vif mécontentement dans la population.

Plusieurs dirigeants de l'opposition et militants des droits de l'Homme ont été arrêtés par le NISS.Des journalistes qui couvraient des manifestations ont également été arrêtés, mais la plupart d'entre eux ont depuis été relâchés.

Parallèlement, plusieurs journaux ayant critiqué la hausse des prix ont été confisqués par le NISS alors que Reporters sans frontières (RSF) dénonce censure, procès et lourdes peines contre les journalistes.

"Le NISS semble s'être lancé dans une véritable traque des journalistes", a écrit RSF cette semaine dans un communiqué.Selon l'ONG "la vague d'arrestation et de confiscations de journaux est sans précédent depuis le début de l'année"

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