De nouvelles manifestations antigouvernementales ont eu lieu dimanche au Soudan où un juge a acquitté 19 personnes jugées pour des violences liées à la contestation provoquée par la hausse des prix des carburants.
Selon des témoins, les protestataires ont défilé en plusieurs endroits de la ville de Sinnar, à quelque 250 km au sud-est de Khartoum, et la police est intervenue en tirant des gaz lacrymogènes.
Les manifestants criaient "Liberté", et mettaient le feu à des pneus, ont-ils précisé.
Dans le nord de la capitale Khartoum, environ 250 personnes ont manifesté dans le quartier pauvre de Shambat, a indiqué un témoin.
Ce quartier a été le théâtre de plusieurs manifestations depuis le début le 23 septembre de la contestation provoquée par la décision du gouvernement de lever les subventions sur les carburants.
Cette contestation durant laquelle des milliers de Soudanais ont manifesté pendant plusieurs jours dans de nombreuses villes du pays, était sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir du général Omar el-Béchir en 1989.
Mais l'intensité des manifestations a baissé cette semaine, avec des rassemblements ponctuels non violents.
Les autorités ont fait état de 34 morts durant les premiers jours de manifestations, en expliquant avoir dû intervenir quand les foules ont attaqué des stations-services ou des postes de police.
Plus tôt dimanche, un juge soudanais a statué qu'il "n'y avait pas de preuves" contre 19 accusés qui font partie d'un groupe de 35 personnes dont le procès s'était ouvert jeudi au tribunal de Haj Youssef, un quartier défavorisé de Khartoum, a indiqué à l'AFP un de leurs avocats, Moutassim al-Haj.
Le procès de 16 autres membres du groupe doit se poursuivre lundi, selon cet avocat.
Ils étaient notamment accusés de destructions et de tapage, des délits pouvant leur valoir entre 3 et 7 ans de prison.
Le gouvernement soudanais a fait état de l'arrestation de 700 "criminels" après les manifestations, dont certaines ont dégénéré en pillages, organisées pour protester contre une levée de subventions sur les carburants qui a fait bondir leurs prix de 60%.
Mais selon l'organisation Amnesty International, il y a eu apparemment beaucoup plus d'arrestations, et "tous les indicateurs montrent que les gens sont visés (...) parce qu'ils sont membres de groupes d'opposition, ou militants".
L'organisation basée à Londres a aussi estimé que plus de 200 personnes avaient été tuées en marge des manifestations, dont beaucoup présentaient des blessures par balle à la tête et à la poitrine.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.