Trois Lettons travaillant pour une compagnie aérienne sous contrat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) ont été enlevés jeudi par des hommes armés au Darfour dans l'ouest du Soudan, où les rapts d'étrangers se multiplient, ont annoncé vendredi des responsables.
L'enlèvement qui a eu lieu à Nyala, la capitale du Darfour-Sud, n'a pas été revendiqué.Les autorités soudanaises ont toujours accusé des "bandits" en quête de rançon d'être à l'origine de la vague d'enlèvements dans cette région.
"Hier (Jeudi) soir, des hommes armés non identifiés ont fait irruption au domicile de trois pilotes (...) travaillant pour une compagnie privée qui a un contrat avec le PAM et les ont emmenés vers un lieu inconnu", a déclaré à l'AFP Abdel Hamid Moussa Kasha, le gouverneur du Darfour-Sud.
"Les services de sécurité ont poursuivi les ravisseurs jusqu'à la tombée de la nuit", sans succès, a-t-il ajouté.
La porte-parole du PAM à Khartoum, Amor Almagro, a déclaré à l'AFP que les trois hommes étaient lettons."Ils sont membres d'équipage d'un hélicoptère".
Selon des sources onusiennes, il s'agirait de deux pilotes et d'un mécanicien travaillant pour une compagnie aérienne lettone.
A Riga, le ministère des Affaires étrangères a confirmé que trois citoyens lettons avaient été kidnappés au Darfour."Nous travaillons étroitement avec nos partenaires étrangers pour obtenir des informations plus détaillées et (examiner) comment résoudre ce problème", a indiqué un porte-parole.
Ce rapt survient alors que la chef des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a entamé à Juba une visite de cinq jours au Soudan.Elle doit se rendre dimanche et lundi au Darfour, notamment à Nyala.
"J'ai toujours l'intention de me rendre à Nyala", a dit à l'AFP Valerie Amos à Juba, la capitale du Sud-Soudan."De 2009 à aujourd'hui, 30 personnes ont été kidnappées.La situation est extrêmement sérieuse.Il est important qu'aucune culture d'impunité ne se développe".
Début octobre, un employé civil hongrois de la mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) a été enlevé à El-Facher, au Darfour-Nord, alors qu'une délégation des ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU visitait cette ville.Il est toujours aux mains de ses ravisseurs.
Le Darfour est en proie à une vague d'enlèvements de travailleurs humanitaires, d'Occidentaux et de Casques bleus depuis l'émission, en mars 2009, d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir, accusé de génocide.
Depuis, 30 personnes, dont 26 étrangers, ont été enlevées au Darfour.Elles ont toutes été libérées sauf le Hongrois et les trois Lettons.
Le Darfour, région vaste comme la France, est en proie à un conflit depuis sept ans, qui a fait jusqu'à 300.000 morts selon l'ONU -10.000 selon Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.
Des affrontements cette semaine entre le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, et les forces pro-gouvernementales ont fait des dizaines de morts, dont 37 policiers et un nombre indéterminé de rebelles, selon des responsables onusiens.
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