Trois Lettons travaillant pour une compagnie aérienne sous contrat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) ont été enlevés par des hommes armés jeudi à Nyala, la capitale du Darfour-sud, ont indiqué vendredi des responsables locaux et humanitaires.
Leur nationalité n'avait pas tout de suite été clairement établie.Le gouverneur du Darfour-sud avait affirmé que les trois hommes étaient russes, mais l'ambassade de Russie à Khartoum a démenti et le PAM a affirmé qu'ils étaient lettons.
"Hier soir, des hommes armés non identifiés ont fait irruption au domicile de trois pilotes russes travaillant pour une compagnie privée qui a un contrat avec le PAM (Programme alimentaire mondial, ndlr) et les ont emmenés vers un lieu inconnu", a déclaré à l'AFP Abdel Hamid Moussa Kasha, gouverneur du Darfour-Sud.
"Les services de sécurité ont poursuivi les ravisseurs jusqu'à la tombée de la nuit", sans succès, a-t-il poursuivi.
La porte-parole du PAM à Khartoum, Amor Almagro, a déclaré à l'AFP qu'ils étaient lettons.
"Les trois sont lettons.Ils sont membres d'équipage d'un hélicoptère", a-t-elle indiqué.
"Il n'y pas de Russes parmi les otages", a pour sa part déclaré le consul russe à Khartoum, Yevgeny Arzhantsev, cité par l'agence ITAR-TASS.
Selon des sources onusiennes, il s'agirait de deux pilotes et d'un mécanicien, travaillant pour une compagnie aérienne lettone.
Un communiqué du gouvernorat du Darfour-sud a précisé que l'enlèvement s'était produit "dans l'un des quartiers de Nyala", la capitale du Darfour-sud.
Ce rapt survient alors que la chef des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, entame une visite de cinq jours au Soudan.La délégation de Mme Amos était vendredi au Sud-Soudan et doit se rendre dimanche et lundi au Darfour, notamment à Nyala.
Les responsables de l'ONU au Soudan n'ont pas indiqué vendredi si ces nouveaux enlèvements remettaient en cause le déplacement de Valerie Amos au Darfour, ou du moins à Nyala.
Un employé civil hongrois de la Mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) avait été enlevé début octobre à El-Facher, au Darfour-Nord, alors qu'une délégation des ambassadeurs du Conseil de sécurité de l'ONU visitait cette ville.
Le Darfour est en proie à une vague d'enlèvements de travailleurs humanitaires, d'Occidentaux et de Casques bleus depuis l'émission, en mars 2009, d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir.
Depuis, 30 personnes, dont plus d'une vingtaine d'étrangers, ont été enlevés.Tous les otages ont été libérés, sauf l'employé civil hongrois de la Minuad et les trois Lettons capturés jeudi.
Le Darfour, région vaste comme la France, est en proie à un conflit complexe depuis sept ans, qui a fait jusqu'à 300.000 morts selon l'ONU -10.000 selon Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.
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