Un journaliste free-lance français, auteur d'un article évoquant une situation explosive dans l'est du Soudan, a déclaré jeudi avoir été expulsé avec une collègue par les autorités soudanaises.
Mathieu Galtier, 29 ans, et Maryline Dumas, 25 ans, également free-lance devaient prendre en soirée à Khartoum un vol pour Paris, mais M. Galtier a indiqué à l'AFP que tous deux n'avaient pas été autorisés à monter à bord de l'avion, faute de visa de sortie.
Un responsable de la sécurité leur a dit que l'affaire serait traitée samedi et qu'ils pourraient quitter le pays le jour suivant, a ajouté le journaliste.
"La version officielle (pour leur départ), est que notre visa a expiré", a dit Mathieu Galtier.
Mais les deux journalistes estiment qu'ils n'ont pas été autorisés à rester dan le pays en raison de leur couverture la semaine dernière d'une manifestation à l'université de Khartoum, et pour un article sur les tensions dans l'Etat de Kassala (est).
M. Galtier a indiqué que lui-même et Mlle Dumas avaient été arrêtés par les services de sécurité la semaine dernière alors qu'ils interviewaient et photographiaient des étudiants manifestant à l'université de Khartoum.
Il a aussi publié un article controversé début décembre pour IRIN, un réseau d'informations et d'analyses pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, dans lequel il citait "un responsable international à Kassala" comparant cette région frontalière de l'Erythrée à un "volcan qui s'apprête à entrer en éruption".
Ce responsable a dit craindre un conflit similaire à ceux qui ont lieu dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu entre rebelles et forces gouvernementales.
M. Galtier, dont l'autorisation de travailler comme journaliste expirait mercredi, a indiqué que lui et Mlle Dumas étaient arrivés au Soudan à la mi-2011.
"Leur permis de résident a expiré et le gouvernement a refusé de le leur renouveler", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Al-Obeid Meruh.
En 2009, Heba Aly, une journaliste canadienne travaillant notamment pour IRIN, avait été expulsée du Soudan.
Les journalistes soudanais sont, davantage que les étrangers, la cible des autorités, dont les services de renseignement ont la réputation de rendre visite aux journaux la nuit pour demander le retrait d'un article, ou empêcher leur distribution.
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