Soudan: une société suédoise accusée de complicité de crimes de guerre

Infos. ...

STOCKHOLM (AFP)

Un consortium avec à sa tête le groupe pétrolier suédois Lundin est en partie responsable de crimes de guerre commis au Soudan entre 1997 et 2003, accuse la Coalition européenne pour le pétrole au Soudan (Ecos) dans un rapport publié mardi.

Dans ce rapport, l'Ecos qui regroupe des organisations européennes "travaillant pour la paix et la justice au Soudan" dit que Lundin Petroleum et ses partenaires malais Petronas Carigali Overseas et autrichien OMV Exploration "peuvent avoir été complices dans la perpétration de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Soudan".

Lundin Petroleum, anciennement Lundin Oil, a démenti "catégoriquement" ces accusations."Nous estimons fermement que nos activités ont participé à la paix et au développement au Soudan", écrit le président du groupe, Ian Lundin, dans une lettre ouverte aux actionnaires publiée sur le site internet du groupe.

Le rapport de 100 pages explique que le consortium de Lundin avait signé avec Khartoum un contrat d'exploitation pour un gisement dans une zone du sud du pays "qui n'était pas à l'époque entièrement sous contrôle du gouvernement".

"Le début de l'exploitation du pétrole a provoqué une guerre vicieuse dans la zone.Entre 1997 et 2003, des crimes internationaux ont été commis à grande échelle au cours de ce qui était essentiellement une campagne militaire du gouvernement soudanais pour sécuriser et prendre le contrôle des gisements de pétrole" de la région, accuse le rapport.

L'enquête menée par l'Ecos avec le soutien de l'ONG Fatal Transactions, financée par l'Union européenne, affirme que le consortium a provoqué cette explosion de violence en s'engageant auprès de Khartoum "sans la moindre garantie que les droits de l'Homme et les lois internationales seraient respectés".

Le rapport appelle les gouvernements suédois, malais et autrichien à ouvrir une enquête pour établir si les membres du consortium avaient connaissance ou auraient dû avoir connaissance du fait que leurs activités "soutenaient ceux qui se sont rendus coupables d'abus flagrants contre les droits de l'Homme".

L'Ecos évalue à environ 12.000 le nombre de personnes tuées ou mortes de faim, d'épuisement, ou de maladies liées au conflit entre 1997 et 2003 dans la région du gisement incriminé.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Soudan: une société suédoise accusée de complicité de crimes de guerre