La mission de la paix Union africaine-Nations Unies (Minuad) au Darfour a dit craindre vendredi que les rebelles de cette région de l'ouest du Soudan en guerre civile n'exploitent les tensions meurtrières entre Juba et Khartoum.
Le chef de la Minuad Ibrahim Gambari réagissait à trois attaques rebelles séparées au Darfour mardi dernier."Dans le contexte des tensions constantes entre le Soudan et le Soudan du Sud, je suis très inquiet du fait que des mouvements armés ne cherchent à déstabiliser le Darfour", a-t-il dit dans un communiqué.
Il a estimé que de telles actions pourraient porter atteinte aux efforts de paix après un accord signé l'année dernière à Doha entre le gouvernement et une coalition de petites factions rebelles.
"J'appelle de nouveau les mouvements armés à abandonner leur logique de guerre et à rejoindre le processus de paix pour le salut du peuple du Darfour", a indiqué M. Gambari.
Cette déclaration intervient alors que les deux Soudans semblent au bord d'une nouvelle guerre depuis que les forces sud-soudanaises ont pris, le 10 avril, la zone frontalière de Heglig, située dans l'Etat soudanais du Kordofan-Sud, où se trouve un important champ pétrolier.
Jeudi, le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, avait annoncé avoir pris deux postes militaires soudanais à une quarantaine de kilomètres au nord de Heglig.
L'année dernière, le JEM et plusieurs mouvements du Darfour avaient créé un front commun avec des rebelles du Kordofan-Sud et de l'Etat voisin du Nil Bleu, pour renverser le régime de Khartoum, accusé de ne pas représenter la diversité du pays.
Le Soudan a affirmé mercredi disposer de photos prouvant que des groupes rebelles du Darfour combattaient aux côtés des troupes gouvernementales sud-soudanaises dans la zone de Heglig, des allégations démenties par les rebelles.
En 2003, le JEM, l'Armée soudanaise de libération (SLA) et d'autres mouvements issus des tribus non-arabes du Darfour s'étaient soulevés contre le gouvernement soudanais, dominé par des Arabes.Le régime avait réagi en envoyant des milices Janjawids, entraînant une guerre civile qui a fait au moins 300.000 morts selon l'ONU, 10.000 selon Khartoum.
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