Le président sortant tanzanien, Jakaya Kikwete, 60 ans, a été réélu pour un second mandat de cinq ans à l'issue des élections générales de dimanche marquées toutefois par une poussée au Parlement de l'opposition qui a fait le plein des voix dans les grandes villes du pays.
M. Kikwete a obtenu 61,17% des voix, devançant largement ses deux principaux adversaires, le candidat du parti Chadema, Wilbrod Slaa, crédité de 26,34% et celui du Front civique uni (CUF), Ibrahim Haruna Lipumba, qui recueille 8,06% des suffrages.
"Je déclare à présent que Jakaya Kikwete a été élu président de la République unie de Tanzanie", a proclamé le président de la Commission Lewis Makame.
"Je vous félicite président Kikwete pour votre réélection et espère que vous tiendrez vos promesses.J'espère aussi que vous travaillerez sur les chantiers mis en avant par les partis d'opposition pendant la campagne, notamment l'éradication de la pauvreté, l'amélioration de l'éducation et des infrastructures", a déclaré M. Lipumba lors de la cérémonie.
"Je dois reconnaître que la compétition a été âpre, reflétant les progrès de la démocratie dans le pays et le fait que les partis politiques sont à présent plus forts", a réagi de son côté M. Kikwete, faisant part de sa "satisfaction".
De fait, les élections parlementaires, dont la totalité des résultats n'était pas encore connue, ont vu une percée du parti Chadema qui obtient au moins 23 sièges (contre cinq dans l'Assemblée sortante), la plupart conquis dans les grands centres urbains du pays, notamment Dar es-Salaam, Mwanza (ouest) et Arusha (nord).
Le parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM-Parti révolutionnaire) conserve toutefois une écrasante majorité avec au moins 187 sièges (sur 239 élus).Le CUF ravit 17 sièges, dont 16 sur l'archipel de Zanzibar et un en métropole, en la personne du premier député albinos élu dans l'histoire du pays.
M. Kikwete doit prêter serment samedi à partir de 10H00 (07H00 GMT) au stade Uhuru, à Dar es-Salaam, où fut proclamée l'indépendance de l'ex-Tanganyika en 1961.
Le taux de participation aux élections s'élève à 42,84%, une affluence bien inférieure à celle du scrutin de 2005 (72%) qui s'était soldé par une très large victoire de M. Kikwete à la présidentielle, avec 80% des voix.
Ces élections, les quatrièmes organisées en Tanzanie depuis le retour au multipartisme en 1992, se sont globalement déroulées dans le calme, dans ce pays d'Afrique de l'Est de plus de 43 millions d'habitants répartis sur un territoire grand comme la France et l'Allemagne réunies.
Plusieurs petites manifestations, parfois accompagnées d'échaufourrées, ont toutefois émaillé les cinq jours de dépouillement des bulletins de vote, des militants d'opposition critiquant la lenteur des opérations, synonyme selon eux de trucage des résultats.
Mercredi, le candidat du Chadema, M. Slaa, avait demandé la suspension de l'annonce des résultats, arguant d'écarts entre ceux annoncés par la Commission électorale et ceux enregistrés par des agents de son parti sur le terrain.
La Tanzanie a été largement épargnée par les troubles politiques et les divisions ethniques ou religieuses depuis sa création officielle en 1964 avec le rattachement de l'archipel de Zanzibar à l'ex-Tanganyika.
Autre fait marquant de ce scrutin, l'archipel de Zanzibar a étrenné dans le calme une nouvelle disposition constitutionnelle, adoptée par référendum début août, prévoyant le partage du pouvoir entre les deux partis arrivés en tête des élections pour éviter les violences post-électorales récurrentes.
Le candidat du parti au pouvoir, Ali Mohamed Shein l'a emporté de justesse contre celui du CUF Seif Sharif Hamad.
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