Les affrontements se sont déroulés vendredi et samedi dans la province de Salamat, après que les bovidés d'un éleveur ont dévasté un champ. Pendant que les cultivateurs ramenaient les animaux dans un enclos, les éleveurs ont attaqué. "Je peux confirmer que ces affrontements ont occasionné 11 morts, une dizaine de blessés et 12 personnes instigatrices de ce conflit ont été arrêtées", a précisé à l'AFP le gouverneur du Salamat, Yambaye Abel Massira."Plusieurs villages et champs ont ensuite été attaqués et détruits", a-t-il ajouté. Les combats entre éleveurs et cultivateurs sont fréquents dans le sud du Tchad, où de nombreux habitants sont armés. Entre fin novembre et mi-décembre, au moins 33 personnes ont été tuées dans ce type d'affrontement. Jeudi, lors de son allocution du 31 décembre, le président tchadien Idriss Déby Itno s'est dit "affligé" et "consterné" par les affrontements meurtriers survenus dans plusieurs localités ces derniers mois."On ne peut concevoir un tel degré d'animosité et de haine entre les communautés. Rien, strictement rien ne peut expliquer ce déchaînement de violences. Je ne cesserai de répéter que force doit rester à la loi" a-t-il affirmé. Ces conflits opposent principalement éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux. Le sud du Tchad, au climat et à la végétation plus cléments, attire depuis longtemps les éleveurs des zones sahéliennes désertiques du nord, et est une région de transhumance. Certaines communautés nomades arabes s'y sont installées de longue date et s'opposent aux agriculteurs autochtones dans des conflits fonciers.
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