Les autorités tchadiennes ont interdit les rassemblements de l'opposition prévus samedi et dimanche avant l'investiture lundi du président Idriss Deby Itno pour un cinquième mandat, selon un décret du ministère de l'Intérieur rendu public jeudi soir.
"Le meeting et la marche de l'opposition prévus le (samedi) 6 et le (dimanche) 7 août sont interdits sur l'ensemble du territoire national", indique l'arrêté du ministère dont l'AFP a obtenu une copie.L'opposition tchadienne conteste la réélection de M. Deby en avril, et avait prévu de manifester contre un "hold-up électoral".
Les opposants, regroupés la semaine dernière dans un Front de l'opposition nouvelle pour l'alternance et le changement (Fonac), ont également prévu une opération "ville morte sur l'ensemble du territoire national" lundi le jour de l'investiture de M. Deby.
Cette cérémonie d'investiture doit se dérouler en présence de nombreux invités étrangers.
d'investiture doit se dérouler en présence de nombreux invités étrangers.
"La marche est de nature à perturber l'ordre public, déstabiliser la population et intoxiquer l'opinion publique nationale et internationale, nous ne pouvons pas autoriser cela", a déclaré à l'AFP le ministre de l'Intérieur Ahmat Mahamat Bachir.
"Nous sommes dans une logique de lutte contre le terrorisme et par conséquent nous ne pouvons pas tolérer certains regroupements", a-t-il ajouté.Le Tchad est engagé dans la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram.La capitale N'Djamena est le QG de l'opération militaire française Barkhane contre les groupes jihadistes au Sahel.
Le président Deby, 64 ans, au pouvoir depuis 1990, a été réélu en avril dès le premier tour pour un cinquième mandat avec 61,56% des voix contre 12,80% pour le chef de l'opposition Saleh Kebzabo, selon les résultats officiels.
"Force est de constater que ce régime n'a rien de démocratique et qu'il est dictatorial", a réagi M. Kebzabo joint par l'AFP.
Le chef de l'opposition a ajouté que le Fonac tiendrait une assemblée générale vendredi matin pour décider de la suite des opérations.
"A mon avis, nous allons marcher.C'est un droit que nous ne voulons pas abandonner", a-t-il déclaré.
"Nous avions introduit la demande de cette marche pacifique depuis huit jours en demandant le concours des forces de l'ordre", a-t-il fait valoir.
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