L'opposition tchadienne a décidé vendredi de maintenir les contre-rassemblements qu'elle a prévus samedi et dimanche avant la cérémonie d'investiture lundi du président Idriss Deby Itno, bien qu'ils aient été interdits par le pouvoir.
Vendredi également, des opposants ont annoncé le dépôt devant la Haute cour de justice d'une plainte pour "haute trahison" contre le président tchadien, dont ils contestent la réélection au premier tour en avril.Parmi les sept griefs invoqués: "prise illégale du pouvoir par la violence", "violation grave des droits de l'Homme" ou encore "détournement de fonds public et corruption".
L'opposition a décidé de maintenir le meeting qu'elle a programmé samedi à N'Djamena et "la marche pacifique" qu'elle prévoit dimanche, a indiqué plus tôt un communiqué du Front de l'opposition nouvelle pour l'alternance et le changement (Fonac).
Récemment constitué pour regrouper les opposants, le Fonac maintient aussi la journée "Ville morte sur l'ensemble du territoire" pour lundi, jour de la cérémonie d'investiture de M. Deby en présence de plusieurs invités étrangers.
Le Fonac appelle tous ses militants "à ne répondre à aucune provocation".Ses dirigeants préviennent qu'ils tiendront "le gouvernement responsable de tous les dérapages qui adviendraient".Le groupement politique s'est réuni en plénière vendredi pour "un examen minutieux" de l'arrêté du ministère de l'Intérieur interdisant le meeting de samedi et la marche de dimanche.
"La marche est de nature à perturber l'ordre public, déstabiliser la population et intoxiquer l'opinion publique nationale et internationale, nous ne pouvons pas autoriser cela", avait déclaré jeudi à l'AFP le ministre de l'Intérieur Ahmat Mahamat Bachir.
La cérémonie d'investiture de M. Deby doit se dérouler lundi à N'Djamena en présence d'une dizaine de chefs d'Etats africains, d'après les services du protocole, et d'autres invités comme le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
M. Deby, au pouvoir depuis 1990, a été réélu en avril dès le premier tour avec près de 60% des voix, loin devant son premier poursuivant, le chef de l'opposition Saleh Kebzabo (12,77%).
M. Kebzabo et d'autres candidats de l'opposition contestent depuis cette réélection qu'ils qualifient de "hold-up électoral".
L'opposition avait aussi enjoint en juillet la communauté internationale à reconnaître la "nature dictatoriale" du régime d'Idriss Deby.
Le Tchad est un allié des Occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram.La capitale N'Djamena est aussi le QG de l'opération militaire française Barkhane contre les groupes jihadistes au Sahel.
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