M. Déby, 68 ans, dirige le Tchad d'une main de fer depuis plus de 30 ans et a annoncé récemment sa candidature à un sixième mandat à la présidentielle du 11 avril.La Cour criminelle, juridiction spécialisée dans les crimes portant atteinte aux institutions de l'Etat, a condamné Baradine Berdeï Targuio, président de l'Organisation tchadienne des droits humains (OTDH), "à trois ans d'emprisonnement ferme pour atteinte à l'ordre constitutionnel", a rapporté un journaliste de l'AFP présent au procès.M. Berdeï Targuio, qui n'a laissé transparaître aucune émotion à l'énoncé du verdict, a été arrêté le 24 janvier 2020 "par des hommes armés et masqués", avait dénoncé il y a un an Amnesty international qui l'estimait "en danger".Le ministre de la Justice Djimet Arabi avait alors affirmé à l'AFP qu'il était ""poursuivi dans une enquête pour cybercriminalité" pour avoir écrit sur sa page Facebook que M. Déby "serait gravement malade et hospitalisé en France".Deux jours avant l'arrestation de M. Berdeï Targuio, le chef de l'Etat était rentré au Tchad après neuf jours passés en France et de nombreuses rumeurs sur les réseaux sociaux et dans certains médias sur son état de santé."Aucune preuve n'a été apportée contre lui", a déclaré à l'AFP l'avocat du condamné, Max Loakngar, annonçant qu'il allait se pourvoir en Cassation.M. Berdeï Targuio est un militant connu des droits humains au Tchad. Il dénonçait régulièrement la mainmise du chef de l'Etat et de ses proches sur tous les leviers du pouvoir.Depuis un an, M. Déby est omniprésent dans les médias et multiplie les tournées dans le pays. Le 11 août, il a été élevé au rang de maréchal par une Assemblée nationale largement dominée par son parti, au cours d'une cérémonie en grande pompe. Il a été investi le 6 février, par son parti, candidat à une présidentielle qu'il est quasiment certain de remporter face à une opposition qui l'affrontera, comme à chaque scrutin depuis 1996, en rangs très dispersés. Ces derniers mois, le gouvernement a interdit et sévèrement réprimé les manifestations qu'organisaient l'opposition pour réclamer notamment une "alternance au pouvoir".Ces interdictions "sont des restrictions non nécessaires et disproportionnées du droit à la liberté de réunion pacifique", a estimé le 9 janvier Amnesty International, dénonçant également des "arrestations arbitraires".
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