Togo: "faible mobilisation" au début de la manifestation de l'opposition

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Lomé (AFP)

Quelques centaines de manifestants rejoignaient au compte-goutte vendredi matin le centre de la capitale togolaise Lomé, à l'appel de l'opposition, pour réclamer une réforme de la Constitution qui barrerait la route à un nouveau mandat de Faure Gnassingbé en 2015, a constaté l'AFP.

Le président Gnassingbé, au pouvoir depuis près de 10 ans, a déclenché la colère de l'opposition cette semaine en affirmant, lors d'une visite au Ghana, que la Constitution en vigueur au Togo, qui ne fixe aucune limite au nombre de mandats présidentiels, serait "rigoureusement respectée".Manière de laisser entendre qu'il pourrait briguer un troisième quinquennat l'année prochaine.

Vendredi vers 9H00 (locales et GMT), l'appel de l'opposition et de la société civile à une mobilisation "massive" semblait avoir été peu suivi, de petits groupes de manifestants se regroupant peu à peu dans le calme, sans pancarte ni banderole.

Une vingtaine de gendarmes ont été déployés sur le carrefour de la Colombe de la paix, point de départ de la marche, où les voitures continuaient à circuler normalement, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"Une faible mobilisation", a reconnu Francis Pedro Amuzu, un porte-parole du Combat pour l'Alternance Politique (CAP2015), une coalition de partis d'oppositions, qui espérait toutefois l'arrivée de nombreux autres manifestants d'ici la fin de la matinée.

Porté au pouvoir par l'armée à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a gouverné le Togo d'une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats avaient été contestés par l'opposition.

Gnassingbé Eyadéma avait modifié la Constitution en 2002 pour y supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels. 

L'opposition togolaise réclame de longue date que la Constitution soit révisée, notamment afin de limiter le nombre de mandats, mais ces réformes ont été rejetées en juin par le Parlement, dominé par le parti au pouvoir. 

La manifestation de vendredi a été autorisée sur un itinéraire validé par le ministre de l'Administration Gilbert Bawara.

La semaine dernière, à Lomé, les forces de l'ordre avaient tiré des gaz lacrymogènes contre des milliers d'opposants qui brandissaient des pancartes comme "50 ans pour le père et fils, ça suffit!", ou "deux mandats, ça suffit!", car les manifestants avaient tenté de s'éloigner de l'itinéraire prévu, pour rejoindre le Parlement.

 

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