"L'intimidation (des opposants, ndlr), c'est plus une réputation qu'une réalité. Un président ne peut pas être au fait de tout ce qui se passe, ce n'est pas que je me défausse", a affirmé le chef de l'Etat, dans un entretien accordé à l'AFP et au journal Le Monde, depuis le palais présidentiel à Lomé."Si vous avez le temps de vous pencher sur la situation de notre pays (...), vous verrez que parfois ces propos ou ces appréciations sont exagérées, en tous cas je ne me sens pas l'âme d'un dictateur", a-t-il assuré, en réponse aux accusations de l'opposition et de la société civile, qui dénoncent un régime autoritaire, des arrestations arbitraires et l'absence d'alternance dans le pays."Quand j'ai succédé à mon père, les conditions dans lesquelles ça s'est fait, c'est sûr que c'est un peu comme le péché originel parce que c'est l'armée qui a pris cette décision", a-t-il reconnu, avant d'ajouter: "Entre temps je me suis retiré (...) et nous avons organisé des élections"."Je ne peux pas changer mon nom (...), je ne pense pas que le nom ou la filiation soit un facteur d'exclusion", a encore jugé Faure Gnassingbé.Interrogé sur l'éventualité d'une victoire dès le premier tour de la présidentielle, où se présentent six candidats de l'opposition, le chef de l'Etat s'est dit "serein et confiant"."Bien sûr (...), c'est mon souhait et j'ai tout fait pour cela donc je suis serein et confiant", a-t-il dit.Après le décès de son père en 2005, le général Eyadéma Gnassingbé qui a dirigé le pays sans partage pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a été aussitôt propulsé au pouvoir par l'armée, puis a remporté la présidentielle de la même année, un scrutin contesté par l'opposition et marqué par 400 à 500 morts, selon l'ONU.Le Togo a depuis connu plusieurs crises politiques, notamment un mouvement de contestation populaire massif en 2017 et 2018 avec des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes dans les rues, pour demander la démission du chef de l'Etat. Le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels sans rétroactivité ce qui lui permet de se représenter en 2020 et en 2025.Faure Gnassingbé a toutefois affirmé ne pas savoir s'il allait se présenter en 2025, tout en s'engageant à "respecter" la Constitution togolaise.
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