TPIR: la perpétuité de nouveau requise contre contre l'ex-préfet de Kigali

Le bureau du procureur auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé mercredi à la chambre d'appel de confirmer la perpétuité contre le colonel Tharcisse Renzaho, ancien préfet de Kigali.

"La chambre d'appel devrait confirmer la condamnation pour tous les crimes dont l'appelant a été reconnu coupable ainsi que le peine imposée par la chambre de première instance", a requis Abdoulaye Seye.

Pour le magistrat sénégalais, tous les 13 motifs d'appel du colonel sont à rejeter.

L'avocat principal de la défense, François Cantier, a surtout fait valoir que "des témoins essentiels" de Renzaho avaient renoncé à venir déposer suite à des menaces et intimidations au Rwanda.

Pour cette raison, a estimé le défenseur français, le colonel Renzaho n'a pas bénéficié d'un procès équitable en première instance.

Le 14 juillet 2009, le colonel Renzaho a été reconnu coupable de génocide, assassinats et encouragement à commettre le viol, ces deux derniers chefs étant retenus contre lui à la fois comme crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Il a été condamné notamment pour le massacre de plus d'une centaine de Tutsi par des miliciens Interahamwe le 17 juin 1994 à l'église de la paroisse Sainte Famille au centre de la capitale.

La chambre a conclu qu'il avait joué "un rôle important dans le lancement de l'opération et vers la fin de l'opération".

Toujours selon ce jugement de première instance, Renzaho a ordonné d'ériger des barrages routiers où des Tutsi furent tués et a distribué des armes utilisées pour les massacres.

Il a, en outre, été condamné pour propos encourageants au viol des femmes et filles tutsi.

Dernier à s'exprimer devant la chambre d'appel, le colonel a de nouveau clamé son innocence et s'en est remis "au sens de justice" des juges.

Renzaho a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC) le 29 septembre 2002.

Basé à Arusha, en Tanzanie, le TPIR est chargé de rechercher et juger les principaux responsables du génocide de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement d'ethnie tutsi.