Des ONG ont dénoncé jeudi "l'indifférence" des autorités tunisiennes et libyennes quant au sort de deux journalistes tunisiens portés disparus depuis deux ans en Libye, réclamant notamment la mise en place d'une commission d'enquête.
Sofiène Chourabi, un blogueur et journaliste très actif durant la révolution tunisienne de 2011, et le photographe Nadhir Ktari sont portés disparus en Libye depuis le 8 septembre 2014, date à laquelle ils se trouvaient dans la région d'Ajdabiya (est).
A l'occasion du deuxième anniversaire de leur disparition, une dizaine d'ONG --dont Reporters sans frontières et Amnesty international--, ont réitéré dans un communiqué "leur appel afin que la lumière soit faite", et fustigé "l'inertie et l'indifférence des autorités tunisiennes et de leurs homologues libyennes".
Elles regrettent notamment l'absence de "concrétisation" d'une commission d'enquête promise il y a un an par le gouvernement tunisien, jugeant qu'elle serait "seule à même d'éclairer sur les circonstances (de la disparition) et d'apaiser l'immense douleur des familles".
Interrogé par la radio Shems FM, le père de Nadhir, Sami Ktari, a lui déploré un "relâchement" des efforts des autorités tunisiennes pour éclairci le sort des disparus."Il y a une énigme dans cette affaire", a-t-il avancé.
"Les parents Ktari se sont eux-même rendus en Libye pour tenter de retrouver leur fils", a pour sa part relevé auprès de l'AFP la responsable régionale de RSF, Yasmine Kacha."C'est la preuve du manque de soutien dont les proches (des journalistes) estiment être l'objet", a-t-elle ajouté.
Sollicité par l'AFP, le nouveau ministre tunisien chargé de la Société civile, Mehdi Ben Gharbia, a assuré que le gouvernement entré en fonctions fin août était "pleinement concerné".
"Nous faisons un état des lieux (sur ce dossier).S'il y a un engagement pris par l'ancien Premier ministre (Habib Essid), nous l'honorerons", a-t-il dit à l'AFP, en référence à la demande de création d'une commission d'enquête.
Le sort des deux journalistes tunisiens fait l'objet d'informations contradictoires.
Début 2015, la branche libyenne du groupe extrémiste Etat islamique (EI) a affirmé les avoir exécutés.Quelques mois plus tard, Taieb Baccouche, alors ministre tunisien des Affaires étrangères, avait toutefois affirmé qu'ils étaient "vivants".
Leurs proches ont manifesté en février devant la présidence du gouvernement à Tunis pour exprimer leur désarroi.
Depuis l'an dernier, le 8 septembre marque la "Journée nationale pour la protection des journalistes" en Tunisie.
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