Des postes de police dans cinq villes tunisiennes ont été attaqués dans la nuit de samedi à dimanche à Tunis et au moins six policiers ont été blessés, dont quatre grièvement, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur.
Les incidents les plus graves se sont produits à Menzel Bourguiba à 65 km au nord de la capitale, où, selon le ministère "un groupe d'extrémistes religieux mêlé à des délinquants a pris d'assaut le poste de police et volé des armes".Six policiers ont été blessés, dont quatre se trouvent en soins intensifs à Tunis, précise le communiqué du ministère, qui dénonce "l'oeuvre de certaines forces extrémistes pour déstabiliser l'ordre et saboter le processus électoral".
Des bâtiments administratifs et des commerces ont également été vandalisés, ajoute-t-il.
D'autres attaques de postes de police ont eu lieu à Kairouan (centre), Sousse (150 km au sud de Tunis), Hammam Ghzez (est de Tunis), Al Agba (ouest de la capitale) et dans une cité populaire de la capitale, selon le ministère.
Dans le quartier populaire d'Intikala, à Tunis, 300 à 400 personnes, dont certains armés de pierres et de cocktails molotov, ont tenté de pénétrer dans le principal poste de police et les affrontements ont duré plusieurs heures, selon des témoins interrogés par l'AFP.
Des pneus incendiés, des pierres et des restes de barricades jonchaient la route devant le poste de police, a constaté l'AFP.Dans l'enceinte du poste, des traces de coktail molotov et des vitres brisées témoignaient de la tentative d'assaut.
"Ils sont venus exprès pour incendier le poste, certains avaient des sabres, d'autres ont jeté des coktails molotov.C'était bien programmé", a déclaré à l'AFP un agent de police sous couvert de l'anonymat.
Interrogé sur l'identité des assaillants, il a haussé les épaules: "salafistes, membres du RCD (l'ancien parti de Ben Ali), ivrognes, délinquants...Qui sait ?"
"Certains ne veulent pas de la démocratie et essayent de semer le trouble dans le pays", a estimé Abdeljlil Kléi, un habitant d'Intilaka, accusant le RCD d'être derrière les troubles.
"Certains criaient Allahou Akbar, mais je pense que c'est une manipulation pour faire croire que les islamistes sont derrière les violences", a estimé pour sa part Tijani Trabelsi, un directeur d'école de la cité.
La tension était déjà montée d'un cran vendredi à Tunis lorsque quelques centaines de personnes venues avec l'intention de faire un sit in devant le siège du gouvernement avaient été brutalement dispersées par d'importantes forces de police.
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