Les gendarmes de La Manouba, près de Tunis, tentaient jeudi de négocier avec des manifestants qui campent depuis une semaine à la Faculté de lettres pour réclamer l'autorisation du niqab à l'université, un sit in qui a entraîné la fermeture de l'établissement mardi.
Les manifestants ont remis "une pétition" aux gendarmes réclamant la reprise des cours, un lieu de prières dans l'enceinte du campus et l'autorisation pour les filles en niqab de passer leurs examens, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le règlement de l'université interdit le niqab, voile islamique intégral dissimulant le corps et le visage, pour des raisons de sécurité.Les manifestants ont proposé que les filles en niqab pouvaient prouver leur identité en "montrant leur visage à une femme".
"Il n'en est pas question", s'est énervée Fadila Laouani, membre du Conseil scientifique de la Faculté qui a décidé la fermeture de l'établissement mardi après que les manifestants eurent empêché le doyen d'accéder à son bureau.
"On ne va pas engager des fonctionnaires pour regarder le visage des filles à l'entrée de chaque salle de classe.Pas question d'accepter le niqab", a-t-elle dit à l'AFP.
"Aucune solution n'a été trouvée, nous poursuivons notre sit in", a indiqué jeudi soir le porte-parole des protestataires, Mohamed Bakhti, étudiant en première année d'histoire portant la tenue salafiste.
"Le chef des gendarmes nous a informés que l'administration a refusé nos propositions en nous conseillant de suspendre notre action", a-t-il précisé.
Une pétition signée par des nombreux étudiants réclamant la réouverture de la faculté et la reprise des examens suspendus devrait être transmise vendredi au recteur de l'université, a-t-on appris par ailleurs de source syndicale.
De nombreux parents d'étudiants ont exprimé la crainte d'une fermeture prolongée et le risque d'une année blanche, selon des enseignants.
Les manifestants --quelques dizaines à camper jeudi devant les bureaux du doyen-- ne sont pas tous des étudiants à la Faculté de La Manouba, des étrangers portant la tenue des salafistes se sont joints à eux, estime la direction.
Plus de 13.000 étudiants sont inscrits à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, une zone semi rurale à l'ouest de Tunis abritant plusieurs autres établissements supérieurs.
Les pressions religieuses se sont accrues dans les universités tunisiennes ces derniers mois, des étudiants ou des individus extérieurs réclamant l'autorisation du niqab, la non mixité des cours ou encore des cantines séparées.
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