Des centaines de personnes ont rendu hommage samedi à l'opposant tunisien de gauche Chokri Belaïd, dont l'assassinat il y a un an avait provoqué une grave crise politique en Tunisie.
En présence de sa veuve, Basma Khalfaoui, hommes et femmes ont d'abord récité la "Fatiha", la sourate qui ouvre le Coran, pour l'avocat et militant de tendance marxiste et panarabiste de 48 ans, enterré dans le carré des martyrs du cimetière du Jellaz à Tunis, selon un photographe de l'AFP.
Le 8 février 2013, des dizaines de milliers de personnes avaient participé à ses funérailles en criant leur colère contre les islamistes d'Ennahda, alors aux commandes et accusés par les proches de Chokri Belaïd d'être responsables du crime.
L'opposant, farouche critique des islamistes, avait été tué par balles le 6 février 2013 devant chez lui.
Les autorités ont attribué son assassinat aux jihadistes d'Ansar Asharia, qui n'a jamais revendiqué ce meurtre ni aucune autre attaque armée.Le ministère de l'Intérieur a annoncé que le tireur présumé, Kamel Gadhgadhi, avait été tué dans une opération antiterroriste cette semaine.
Des centaines de personnes se sont ensuite rendues à pied du cimetière à l'avenue Habib Bourguiba, l'axe central de la capitale.
"Vivant, vivant, Chokri Belaïd est vivant!", ont-elles scandé.Plusieurs personnes brandissaient des drapeaux tunisiens et des photos de Chokri Belaïd.
"Nous voulons la réponse à deux questions: qui a tué Chokri?Et pourquoi?", a demandé sa veuve sur une tribune, devant un portrait de son époux et aux côtés de la veuve d'un autre opposant assassiné en juillet selon le même mode opératoire, Mohamed Brahmi.
"Quelques-unes des revendications de Chokri ont été satisfaites.Nous avons gagné: le gouvernement (mené par les islamistes) est parti.Ali Laarayedh (l'ancien Premier ministre, issu d'Ennahda) est parti", a-t-elle lancé.
De leur côté, les partisans d'Ennahda se sont rassemblés devant l'Assemblée constituante, à plusieurs km de là, pour fêter l'adoption de la Constitution à l'appel du parti, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"J'aime la Constitution, j'aime mon pays", proclamait une pancarte, tandis qu'une autre saluait une "Constitution pour laquelle Ennahda a payé le prix fort", à savoir son départ du pouvoir.
L'adoption de la Constitution fin janvier a aussi conduit au départ volontaire d'Ennahda du pouvoir, qui a laissé la place à un cabinet d'indépendants dirigé par Mehdi Jomaâ, appelé à mener la Tunisie vers des élections en 2014.
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