Le tribunal de Tunis a décidé jeudi, après une courte audience, d'ajourner au 31 mars le procès de trois policiers impliqués dans le viol d'une jeune femme, qui a dénoncé "un calvaire".
Les avocats des policiers ont demandé le report du procès pour examiner les demandes présentées par la défense de la victime, a expliqué à l'AFP Me Slaheddine Hajri, un des avocats de la jeune femme.
Avant l'annonce du report, la jeune femme connue sous le pseudonyme de Meriem Ben Mohamed, avait dit craindre un report de cette audience, qui devait être consacrée à l'interrogatoire des policiers et aux plaidoiries.
"J'ai peur qu'ils reportent encore le procès.Que ce calvaire se termine!", a-t-elle dit à l'AFP.
"C'est une affaire touchant à la morale, nous demandons à toute l'assistance de quitter la salle", avait annoncé le juge en début d'après-midi.
Selon le rapport d'expertise psychologique joint au dossier et dont l'AFP a pu prendre connaissance, Meriem Ben Mohamed souffre de "dépression compliquant un état de stress post-traumatique".
"La plaignante présente des troubles anxieux, dépressifs, rencontre des problème d'adaptation, des troubles de la personnalité (...) directement liés aux faits subis", ajoute le rapport, précisant que ces troubles pouvaient durer des mois ou des années après un viol.
Trois agents de police sont poursuivis et incarcérés dans cette affaire.Deux sont accusés d'avoir violé la jeune femme à tour de rôle et le troisième d'avoir extorqué de l'argent à son fiancé, en septembre 2012 dans la banlieue de Tunis.
Les policiers affirment avoir surpris les deux fiancés en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture.
Le parquet avait tenté d'engager des poursuites pour atteinte à la pudeur contre le couple, déclenchant un vaste scandale en Tunisie et une campagne de soutien à la victime à l'étranger.
La jeune femme, âgée de 27 ans au moment des faits, a publié en France un livre racontant son histoire sous le titre "Coupable d'avoir été violée".
Lors d'une précédente audience, sa famille avait déclaré avoir reçu des menaces.
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