Le procès contre le patron de la chaîne tunisienne Nesma TV, Nabil Karoui, poursuivi pour "atteinte aux valeurs du sacré" après la diffusion l'an dernier d'un film jugé blasphématoire, a repris jeudi sous haute surveillance policière, a constaté l'AFP.
Les forces de sécurité étaient postées à l'entrée du tribunal de première instance de Tunis et des policiers filtraient l'accès à la salle d'audience où seuls les avocats étaient autorisés à pénétrer.
La diffusion le 7 octobre par Nesma TV du film franco-iranien Persepolis, doublé en dialecte tunisien, avait déchaîné les passions et suscité une vague de violences, quinze jours avant les élections en Tunisie.
En cause: une scène du film (qui raconte le régime iranien de Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille) où Dieu est représenté, ce que proscrit l'islam.
Des groupes d'extrémistes avaient tenté d'attaquer le 9 octobre le siège de la chaîne à Tunis, puis la maison de son directeur.
Le procès, ouvert le 16 novembre et reporté deux fois depuis, a provoqué un tollé et un comité de défense de la liberté d'expression et de la presse avait été formé.
A l'occasion de sa reprise, la chaîne a affirmé être "privée d'assurer son rôle de média en toute liberté" et dénoncé une "tentative de la réduire au silence".
Des avocats français assistent à l'audience et la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a envoyé un observateur.
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