Un journaliste burundais en exil poignardé en Ouganda

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Nairobi (AFP)

Le journaliste burundais Boaz Ntaconayigize a été poignardé à Kampala, la capitale ougandaise, où il est exilé en raison de la crise qui frappe son pays, a-t-on appris mercredi auprès du directeur de sa radio et de l'organisation Reporters sans frontières (RSF).

"Il rentrait chez lui lundi soir et il a été attaqué à coups de couteaux et matraques par un groupe de quatre hommes, parmi lesquels il a reconnu deux Burundais", a déclaré à l'AFP Patrick Nduwimana, directeur de la radio Bonesha FM, fermée le 14 mai 2015 par les autorités burundaises mais qui continue de publier des articles sur son site internet.

Laissé pour mort, M. Ntaconayigize a été secouru et emmené à l'hôpital."Boaz pense que les deux Burundais sont des agents du SNR", les services de renseignement burundais, a ajouté M. Nduwimana depuis le Rwanda, disant être en contact régulier avec M. Ntaconayigize.

"Une semaine plus tôt, il m'avait alerté en me disant que selon lui, des agents du SNR étaient arrivés à Kampala en se faisant passer pour des réfugiés", a déclaré M. Nduwimana."C'est un schéma que nous connaissons, et cela confirme que même en dehors du Burundi, nous ne sommes pas à l'abri".

RSF a de son côté appelé les "autorités burundaises de cesser sa politique d'intimidation envers les journalistes, jusque dans les pays voisins où ils sont en exil, et de mettre un terme à l'impunité des services de renseignements et forces de sécurité".

L'organisation a également rappelé être sans nouvelles "depuis plus de 10 jours" du journaliste burundais Jean Bigirimana, qui serait détenu, selon elle, par le SNR.

"Il est actuellement détenu au secret à Bujumbura", a assuré RSF."Une source fiable a informé Reporters sans frontières qu'il est vivant, alors que sa famille craignait déjà qu'il ait été assassiné".

Le Burundi est plongé dans une grave crise émaillée de violences et de nombreux cas de torture depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, avant d'être réélu en juillet.

Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays, qui figure en 2016 à la 156e place (sur 180) au classement de la liberté de la presse dans le monde établi par RSF.

Avant le début de la crise, le pays était pourtant considéré comme l'un des rares Etats des Grands lacs doté d'une presse libre et indépendante. Depuis, la quasi-totalité de la presse indépendante burundaise a été réduite au silence et une centaine de journalistes ont fui le pays.

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