Un caporal de l'armée tunisienne a tué lundi sept de ses camarades avant d'être abattu dans une caserne de Tunis, où les autorités privilégiaient la piste d'un "acte isolé" et non terroriste, le tueur ayant des problèmes familiaux et psychologiques.
La fusillade "a causé les décès de sept militaires et la mort de l'auteur.Dix militaires ont été blessés, un étant dans un état grave", a dit le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, lors d'une conférence de presse.
Le caporal "a attaqué un collègue avec un couteau et a pris son arme puis a tiré sur ses camarades qui étaient en train de saluer le drapeau", a dit M. Oueslati.
D'autres soldats sont alors intervenus et ont tué le caporal.
Le sous-officier qui n'a pas été identifié "avait des problèmes familiaux et psychologiques", pour cette raison il avait été "interdit de port d'armes" et "transféré à un poste non sensible", a encore expliqué le porte-parole, en évoquant un "acte isolé".
Plus tôt, le ministère de l'Intérieur avait pour sa part exclu la piste d'un attentat commis par la mouvance jihadiste.
"L'incident qui a eu lieu à la caserne de Bouchoucha n'est pas lié à une opération terroriste", a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui.
M. Oueslati s'est voulu moins catégorique."Les investigations vont montrer s'il s'agit d'un acte terroriste ou pas", a-t-il dit assurant que "toutes les hypothèses" allaient être vérifiées.
- Rafales suivies de sirènes -
Vers 08H45 (07H45 GMT), une journaliste de l'AFP a entendu deux rafales près de la caserne de l'armée de Bouchoucha, située au Bardo, non loin du Parlement et du musée qui avait été visé mi-mars par une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) ayant fait 22 morts dont 21 touristes.
Peu après, un journaliste de l'AFP a vu une ambulance sortir sirène hurlante de la caserne de l'armée nationale.
La Brigade antiterroriste (BAT), unité d'élite du ministère de l'Intérieur, a été déployée sur les lieux, selon un photographe de l'AFP.
Des policiers avec des chiens patrouillaient dans ce quartier résidentiel où se trouvent deux autres casernes de la police et d'autres bâtiments officiels ainsi qu'un centre de détention.Ils inspectaient notamment les véhicules garés à proximité, selon la même source.
La Tunisie est sur le qui-vive depuis l'attentat contre le musée du Bardo commis par deux jeunes jihadistes tunisiens, de craintes de nouvelles attaques dans la capitale et dans les zones touristiques du pays à l'approche de l'été.
Depuis la révolution de janvier 2011, le pays fait face à l'essor d'une mouvance jihadiste armée, en particulier à la frontière avec l'Algérie où des heurts réguliers ont lieu entre hommes armés et militaires.
Quelque 70 soldats et policiers ont été tués ces quatre dernières années dans des affrontements et des embuscades, la majorité dans la région du mont Chaambi (centre-ouest) où se trouve le principal maquis jihadiste en Tunisie.
Par ailleurs, la Tunisie est confrontée au chaos grandissant en Libye voisine où des groupes armés s'affrontent depuis des mois, permettant notamment l'émergence de EI dans ce pays.
Ainsi, les deux assaillants du musée du Bardo avaient été formés aux armes en Libye.
La frontière tuniso-libyenne, en plein désert, est par ailleurs très poreuse et les trafics en tous genres s'y sont développés ces dernières années.Des saisies d'armes y ont lieu sporadiquement.
La Tunisie, qui a tenu fin 2014 ses premières élections législatives et présidentielle libres, fait figure de dernier espoir de réussite du printemps arabe, les autres pays ayant connu des soulèvements en 2011 ayant sombré dans le chaos ou la répression.
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