La Fédération internationale des droits de l'Homme a dénoncé mercredi comme un exemple de "justice expéditive et bâclée" l'acquittement de la quasi-totalité des soldats accusés d'avoir participé aux viols massifs commis fin 2012 à Minova, en République démocratique du Congo.
"Le verdict rendu est celui d'une justice expéditive et bâclée qui découragera davantage les victimes de crimes de violences sexuelles de porter plainte", écrit la FIDH dans un communiqué.
"Il est temps de changer la donne en RDC pour que les victimes de violences sexuelles obtiennent enfin justice et réparation", ajoute l'ONG.
Dans un verdict sans appel, un tribunal militaire spécial congolais a acquitté lundi la quasi-totalité des soldats accusés des viols massifs commis du 20 au 30 novembre 2012 à Minova, dans l'est du Congo, par des membres des soldats de l'armée régulière dont les unités fuyaient alors une offensive rebelle.
Pendant ces onze jours, selon l'ONU, 135 femmes ou enfants de sexe féminin ont été victimes de viols ou violences sexuelles, et "d'autres violations graves des droits de l'homme, dont des meurtres et des pillages massifs" ont été "perpétrées par des militaires".
Sur 25 soldats accusés de viol, seuls 2 ont été reconnus coupables de ce crime lundi, 22 ont été condamnés pour violations des consignes, pillages ou dissipation de munitions, et un pour meurtre.D'autre part, aucun des quatorze officiers subalternes et supérieurs qui étaient poursuivis pour manquement à leur devoir n'a été condamné.
Pour la FIDH, "la communauté internationale, qui a largement soutenu ce procès, doit aussi repenser son soutien à la justice congolaise pour qu'elle devienne crédible et efficace, pour qu'elle condamne effectivement les auteurs des crimes les plus graves et garantissent une réparation effective aux victimes".
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