Les protestataires se sont rassemblés sans incidents devant le siège du syndicat national des chauffeurs de taxi à Alger, surveillés par des véhicules de la police.
"Nous avons consenti d'énormes sacrifices en raison de la pandémie.Et aujourd'hui, nous sommes étonnés de découvrir les conditions drastiques dictées par le gouvernement", a expliqué à l'AFP Saïd, un chauffeur syndicaliste d'Alger.
Le gouvernement a autorisé dimanche la reprise de la circulation des transports urbains (taxis, bus et tramways).Mais les conditions très strictes imposées par les autorités suscitent le mécontentement de chauffeurs de taxi inquiets pour leur budget.
Ces derniers doivent installer une séparation en plexiglas entre le chauffeur et le passager et mettre une solution hydroalcoolique à la disposition de leurs clients.
En outre, ils ne peuvent transporter qu'un seul client, qui doit s'installer sur la banquette arrière.
Pour Karim, 31 ans, père de cinq enfants, les autorités doivent payer "le coût de la mise en oeuvre de toutes les dispositions sanitaires dans les taxis".
"Si je dois payer pour le gel, le masque et le plexiglas, je ne pourrais jamais m'en sortir", a-t-il souligné.
Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de lourdes amendes.
"Mon frère, si tu as peur du corona, ben, c'est à toi de me fournir la vitre séparatrice, de refaire l'intérieur de la voiture", s'exclame Abdelkrim, un chauffeur âgé de 38 ans.
"Quand je fais une course de 50 dinars (0,50 euro), je dois fournir au client un masque de 80 dinars et du gel hydroalcoolique, combien je dois dépenser pour un client?200 dinars?Ce n'est pas normal", expose-t-il.
Selon le dernier bilan officiel, 10.810 cas de contamination ont été officiellement recensés en Algérie, dont 760 décès, depuis le 25 février.
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