De longues files d'attente se sont formées dimanche à Lusaka devant le centre des congrès où la dépouille du président Michael Sata, rapatriée de Londres, était exposée pour un dernier hommage de ses compatriotes.
Les autorités ont permis à la foule, très nombreuse, d'accéder à la salle plus tôt que prévu.Des écrans géants ont été dressés dans les grandes villes du pays et la télévision nationale retransmettait l'hommage en direct.
"Notre président était un homme dévoué qui voulait le meilleur pour son pays, il a beaucoup sacrifié (...).Il avait tout pour lui mais il a travaillé dur pour devenir président et servir le peuple", a témoigné pour l'AFP Mary Tembo, en pleurs à la sortie de la salle.
Le Front patriotique, au pouvoir depuis la présidentielle 2011 remportée par M. Sata, "doit maintenir la paix, au contraire de ce qu'on voit en ce moment, avec des gens déjà en campagne avant même que notre président soit enterré", a-t-elle ajouté.
Le décès de M. Sata clôt une présidence de trois ans marquée par une dérive autoritaire mais les anonymes venus s'incliner dimanche préférait retenir sa proximité avec le peuple et son franc-parler.
"C'est le seul président qu'on a vu prendre le bus pour faire des économies", s'extasiait Sara Namutowe, en référence à un déplacement à Livingstone (sud) en début de mandat.M. Sata avait alors pris les transports en commun et payé lui-même son hôtel.
"Notre président parlait sans détour avec nous, les membres de son parti.Il se fichait de vexer quelqu'un car il voulait que le boulot soit fait", a rappelé Emeldah Zulu, vêtu aux couleurs du Front patriotique.
"Ce président va vraiment nous manquer et nous espérons que son successeur marchera dans ses traces", a commenté Jean "Mandela" Ndyisenga, un Rwandais en Zambie depuis 18 ans, plein de gratitude pour la modification introduite par M. Sata au statut des réfugiés, qui leur avait accordé la résidence permanente.
Après la mort de M. Sata, âgé de 77 ans et malade, son vice-président Guy Scott, descendant d'une famille écossaise, assure l'intérim jusqu'aux élections anticipées prévues d'ici fin janvier.
Plusieurs ténors de son parti se livrent depuis des mois une féroce bataille de succession, tandis que l'opposition, notamment le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) de Rupiah Banda, président de 2008 à 2011, est également sur les rangs pour tenter de revenir au sommet.
Samedi, le fils de M. Sata, Mulenga, maire de la capitale et membre du Front patriotique, a été acclamé par des supporters à l'aéroport de Lusaka où il était venu accueillir sa mère et le cercueil de son père.
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