Les incidents violents qui ont marqué la campagne pour la présidentielle zambienne pourraient pousser les électeurs à rester chez eux lors du scrutin de jeudi, a prévenu mercredi une organisation de la société civile de ce pays pourtant habitué à une certaine stabilité politique.
La campagne électorale a été marquée par plusieurs incidents entre les supporters du président sortant Edgar Lungu et de son principal rival Hakainde Hichilema.
Selon le Centre d'information sur les élections zambiennes (ZEIC), une organisation de la société civile, au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées pendant cette campagne.
"L'escalade de la violence pourrait avoir un impact négatif sur les élections et faire baisser le taux de participation", craint le ZEIC dans son rapport pré-électoral publié mercredi à Lusaka.
Le ZEIC, qui pointe "l'indiscipline" des leaders politiques, ajoute que le climat a changé en Zambie depuis les dernières élections qui se sont déroulées dans le calme.
Cette semaine, des partisans du Front Patriotique (PF) de Lungu ont attaqué un bus de leurs rivaux du Parti uni pour le développement national (UPND) d'Hichilema.
Mercredi, le président de la commission électorale, Esau Chulu, a décrit une vague de violences "sans précédent" qui entache les "antécédents historiques d'élections pacifiques en Zambie".
En juillet, la commission avait même interrompu la campagne dans la capitale Lusaka pendant dix jours pour tenter d'apaiser les esprits.
Il y a 18 mois, Edgar Lungu avait remporté d'une courte tête la présidentielle face à M. Hichilema pour terminer le mandat de son prédécesseur, Michael Sata, décédé dans l'exercice de ses fonctions.
Moins de 28.000 voix -soit 1,5%- avaient séparé M. Lungu et M. Hichilema et ce dernier avait crié à la fraude à l'issue du scrutin.
Jeudi, les deux hommes seront à nouveau les favoris de cette élection où neuf candidats se présentent et qui pourrait déboucher sur un second tour, si personne n'obtient 50% des voix.
La Zambie, ex-Rhodésie du Nord, a longtemps été gouvernée par Kenneth Kaunda, de son indépendance de la Grande-Bretagne en 1964 à 1991.
Le pays, qui a connu dans les années 2000 des taux de croissance supérieurs à 10%, est aujourd'hui durement touché par la chute du cours du cuivre dont il est ultra dépendant.
La Zambie vote également jeudi pour élire ses députés et ses conseillers municipaux, et pour un référendum sur une modification de sa Constitution.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.