Zimbabwe: faute de médicaments, l'hôpital central d'Harare renonce aux opérations de routine

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Harare (AFP)

L'hôpital central d'Harare, deuxième établissement public du Zimbabwe, a suspendu ses interventions chirurgicales non essentielles pour cause de pénurie de médicaments, ont rapporté lundi des médias locaux, un nouvel exemple de la situation catastrophique de l'économie du pays. 

"Il a été décidé de suspendre toute opération facultative compte tenu du manque crucial de péthidine (antalgique), de morphine sous forme injectable, d'adrénaline et d'antibiotiques", selon une note interne de l'hôpital central d'Harare, citée lundi par le quotidien privé Newsday.

Cette décision doit "permettre à l'hôpital de reconstituer son stock de médicaments essentiels", ajoute le document en date du 16 septembre signé par le chef du service d'anesthésie de l'hôpital, Harunavamwe Chifamba.

L'établissement va désormais se concentrer sur les urgences, les soins intensifs et les services de maternité, selon le Dr Chifamba.

L'hôpital central d'Harare ne reçoit plus de financement de l'�?tat et son budget dépend entièrement des patients qui paient leurs soins, a précisé l'un de ses responsables, George Vera, cité par le quotidien d'�?tat The Herald.

"Notre hôpital soigne les plus pauvres.Les trois-quarts d'entre eux ne peuvent pas payer les frais", s'est-il inquiété. 

Le gouvernement du président Robert Mugabe fait actuellement face à une pénurie de liquidités, qui le contraint depuis des mois à payer avec retard les fonctionnaires, y compris l'armée, et à limiter les retraits de liquide dans les banques.

Il a reconnu en septembre que le salaire de ses agents absorbait la somme astronomique de 96,8% du budget de l'�?tat.

La crise économique qui sévit depuis le début des années 2000 suscite le ras-le-bol de la population et nourrit depuis plusieurs semaines une nouvelle vague de manifestations contre le régime.

Le Zimbabwe a abandonné en 2009 sa devise nationale en raison d'une hyperinflation qui avait culminé à 500 milliards pour cent, et a adopté le dollar américain et le rand sud-africain.

Pour faire face à son manque cruel de liquidités, le pays a annoncé la semaine dernière l'introduction d'ici fin octobre de "billets d'obligation", une monnaie locale indexée sur le dollar.Cette décision fait craindre un retour à une inflation incontrôlable.

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