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Procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée: Moussa Dadis Camara condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité

La justice guinéenne a rendu son verdict mercredi 31 juillet 2024, dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, après près de deux ans de procès.

La capitaine Moussa Dadis Camara lors du procès
La capitaine Moussa Dadis Camara lors du procès

1er août 2024 à 11h44 par Nadir Djennad

Alseny Sall

Le tribunal de Conakry a reconnu mercredi Moussa Dadis Camara, coupable de "crimes contre l’humanité". A la tête Comité national pour la démocratie et le développement, Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009.   

Outre l'ex-chef de la junte, Moussa Tiegboro Camara, Marcel Guilavogui, Blaise Gomou, Paul Mansa Guilavogui, Mamadou Aliou Keita, Aboubacar Diakité ont aussi été reconnus coupables de crimes contre l'humanité. Ils ont écopé des peines allant de 10 à 20 ans de prison. Quatre accusés ont été acquittés. 

 En cavale depuis son évasion de la maison centrale de Conakry en novembre 2023, l'ancien ministre de la sécurité présidentielle, Claude Pivi, a été condamné à la perpétuité. 

Les accusés et les parties civiles ont le droit de faire appel dans un délai de 15 jours. Le parquet a deux mois pour faire appel. 

Rappel des faits 

Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines blessées dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU. Au moins 109 femmes ont également été violées. 

Un verdict salué 

Amnesty international a salué un '' verdict historique qui pourra servir d’exemple dans le monde entier et en Guinée, où l’utilisation illégale d’armes à feu et l’utilisation excessive de la force lors de manifestations reste monnaie courante''

Drissa Traoré, secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’Homme, FIDH déclare“ Nous pouvons nous satisfaire de la décision qui a été rendue, que nous estimons conforme à la loi, malgré la douleur toujours présente des victimes. Nous saluons leur courage et leur détermination pendant ces longs mois d’audience. Nous espérons que ce verdict aidera à apaiser les souffrances et à accompagner le deuil en Guinée. » 

Selon, Alseny Sall, chargé de la communication de l’OGDH, l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme et des citoyens, ce verdict est historique“C’est une première qu’en Guinée, un tribunal juge des crimes de masse, et qualifie cela en crimes contre l’humanité. Cela crée un précédent très positif pour l’histoire de ce pays” déclare t-il ce matin sur Africa Radio. 

Avec AFP

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