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Sénégal: poursuite du décompte des législatives revendiquées par les deux camps

Le décompte des voix se poursuivait mardi au Sénégal après les élections législatives de dimanche, que les camps du pouvoir et de l'opposition revendiquent chacun avoir remportées, a appris l'AFP auprès de la commission électorale nationale.

AFRICA RADIO

2 août 2022 à 14h51 par AFP

Le comptage se poursuivait dans les 46 commissions départementales de recensement des votes du pays et les huit circonscriptions à l'étranger qui doivent publier leurs résultats au plus tard mardi à minuit, a affirmé à l'AFP un responsable de la commission électorale. Les documents des commissions départements et des circonscriptions à l'étranger doivent ensuite être remis à la commission nationale de recensement des votes (CNRV) pour la divulgation des chiffres globaux provisoires officiels au plus tard vendredi. Ces législatives font figure de test à 19 mois de la présidentielle. L'opposition affirme vouloir contrôler le Parlement pour imposer une cohabitation au camp du pouvoir, inédite dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Elle veut aussi pousser le président Macky Sall à renoncer au projet qui lui est prêté de se présenter à la présidentielle de 2024. Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions. Le camp présidentiel avait annoncé dimanche soir avoir remporté le scrutin, avant d'être contesté par l'alliance formée par les coalitions Yewwi Askan Wi (libérer le peuple en wolof) et Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal), dirigées respectivement par le principal opposant Ousmane Sonko et l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012). "Ce qui est indéniable, c'est que c'est nous qui remportons cette élection", a affirmé lundi soir Khalifa Sall, un des leaders de Yewwi Askan Wi. "Nous avons gagné et nous n'accepterons pas qu'on nous vole notre victoire", a-t-il poursuivi. "Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, un président en exercice se retrouvera sans majorité à l'Assemblée nationale", a déclaré dans un communiqué l'ancien ministre Karim Wade, fils de l'ex-président Wade, qui appartient au mouvement Wallu Sénégal. Il est en exil à l'étranger, depuis une grâce présidentielle en juin 2016 après une condamnation en mars 2015 à six ans de prison ferme et à plus de 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite". "Nous récusons toute possibilité de cohabitation et (...) rassurons nos militants que nous restons majoritaires à l'issue de ce scrutin, malgré une avancée de l'opposition", a rétorqué lundi soir Aminata Touré, tête de liste de la coalition présidentielle. Le pouvoir et l'opposition doivent "laisser les organes compétents habilités donner les résultats", a twitté pour sa part Alioune Tine fondateur d'Afrikajom center et figure de la société civile, en appelant à "la sérénité et la retenue".