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Société : "On vit dans un système qui nous pousse à l'assimilation", estime Chiguecky Ndengila, cofondatrice de Bissai Media et de la revue Face B

Le média social Bissai vient de publier le premier numéro de sa revue, Face B. Intitulé "Quand la langue raconte nos identités", la revue revient, à travers des récits d'enfants de personnes immigrées, sur le rapport que ces dernières entretiennent avec la langue française et la ou les langues parlées par leurs parents, voire grands-parents. Chiguecky Ndengila, cofondatrice de Bissai media était l'invitée de la matinale de ce mercredi 13 novembre.

Chiguecky Ndengila et Thu-An Duong cofondatrices de Bissai Media
Chiguecky Ndengila et Thu-An Duong cofondatrices de Bissai Media
Crédit : Gaël Rapon

13 novembre 2024 à 12h26 par Keisha MOUGANI

Écoutez Chiguecky Ndengila, cofondatrice de Bissai Media

"La Face B. C'est l'alternative à la Face A du monde, celle que les médias et les institutions érigent en normes (...). La Face B c'est notre manière de changer la narration en racontant nous-mêmes nos propres récits". Changer de disque. C'est l'ambition que partagent Chiguecky Ndengila, 31 ans, et Thu-An Duong, 29 ans quand elles décident de créer en 2020, le média en ligne, Bissai. 

À travers les différents contenus, le tandem veut raconter une autre histoire de l'immigration et donner la parole aux enfants et descendants d'immigrés et surtout créer un espace antiraciste et inclusif.

Quatre ans plus tard, c'est sur papier qu'elles décident d'aborder les thématiques et enjeux liées à l'immigration, en donnant naissance la revue Face B. Ce premier numéro de près de 160 pages est dédié à la langue et au rapport que les enfants d'immigrés entretiennent avec la langue française et la langue d'origine de leurs parents. 

Certains sont bilingues mais se sont sentis obligés de choisir entre leurs cultures, d'autres ne parlent pas la langue d'origine de leurs parents, car on ne leur a pas transmis et ressentent cette envie d'apprendre cette langue. 

À travers les différents récits personnels, des cofondatrices mêmes, de journalistes, militants anti-racistes, la revue met en lumière des problématiques rencontrées dès l'enfance, comme la parentification, qui fait référence à ces enfants qui servent de traducteurs à leurs parents qui ne maîtrisent pas le français et donc les aident dans les démarches administratives, le mythe de la minorité modèle, la glottophobie ou encore le sentiment d'illégitimité.