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Sommet des Brics: les pays émergents en quête d'influence

Le sommet des pays émergents des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s'est ouvert mardi à Johannesburg avec, au centre des discussions, l'élargissement du bloc qui veut étendre son influence politique et économique mondiale.

AFRICA RADIO

22 août 2023 à 19h51 par AFP

Johannesburg (AFP)

Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le "club des cinq", qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe. Iran, Argentine, Bangladesh et Arabie Saoudite font notamment partie des aspirants.

"Cela montre que la famille des Brics gagne en importance, en stature et en influence dans le monde", a souligné le président sud-africain Cyril Ramaphosa, en clôture de la première journée du sommet.Les cinq pays sont aujourd'hui de "puissants moteurs de la croissance mondiale", a-t-il souligné. 

La réunion des Brics intervient à un moment où les divisions sur la scène internationale ont été accentuées par l'invasion russe de l'Ukraine.Les pays du bloc ont en commun leur revendication d'un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis et de l'Union européenne. 

"Nous disons seulement que nous existons, nous sommes en train de nous organiser et nous voulons nous asseoir à la table des négociations sur un pied d'égalité avec l'Union Européenne, les Etats Unis", a souligné le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva plus tôt dans la journée, dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.

L'Afrique du Sud, la Chine et l'Inde n'ont jamais condamné Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine.Le Brésil a refusé de se joindre aux pays occidentaux pour envoyer des armes à l'Ukraine ou imposer des sanctions à la Russie. 

Cyril Ramaphosa a réaffirmé avec force la position "non alignée" de Pretoria, affirmant que l'Afrique du Sud "ne se laissera pas entraîner dans une compétition entre puissances mondiales". 

Dans la matinée, une poignée de manifestants antirusses ont brandi, à proximité du centre de conférences hébergeant le sommet, des drapeaux ukrainiens et des pancartes "Sergueï Lavrov, rentre chez toi". 

La Russie est représentée à Johannesburg par son ministre des Affaires étrangères.Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt international lié à l'Ukraine, ne s'est exprimé mardi au sommet que par message video enregistré. 

- Rivalités internes -

Les cinq membres des Brics, qui composent un assemblage hétérogène de pays éloignés géographiquement et dotés d'économies à la croissance inégale, divergent sur la question de l'expansion et les conditions à observer pour les nouveaux entrants. 

Pékin, économie la plus puissante du bloc, veut développer son influence notamment vis-à-vis des Etats-Unis, alors que Delhi se méfie des intentions de son rival régional.

"A long terme, la rivalité entre la Chine et l'Inde est probablement le principal défi auquel les Brics seront confrontés", estime Jannie Rossouw, de l'Université du Witwatersrand à Johannesburg, interrogé par l'AFP. 

Le président brésilien a plaidé mardi en faveur d'une adhésion de l'Argentine, en proie à une inflation sans précédent et en difficulté pour rembourser une dette de 44 milliards de dollars au FMI. 

Critiquant les prêts "asphyxiants" des bailleurs internationaux, Lula a promis un renforcement du bloc avec la capacité d'accorder des emprunts aux pays sur "d'autres critères" que ceux du FMI. 

Poutine a affirmé que la question de la "transition vers les monnaies nationales pour les échanges commerciaux" entre pays membres est également à l'ordre du jour. 

Représentant 18% du commerce international où les transactions restent majoritairement libellées en dollars, les Brics cherchent les moyens de s'affranchir du billet vert. 

Une cinquantaine de chefs d'Etat "amis des Brics" sont attendus par ailleurs au sommet, ainsi que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

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