Soudan: 18 morts dans de nouveaux heurts tribaux au Nil Bleu

Infos. Dix-huit Soudanais ont été tués dans de nouveaux affrontements tribaux dans l'Etat du Nil Bleu au Soudan, malgré une trêve conclue après des combats similaires sanglants fin juillet, a rapporté vendredi un organisme gouvernemental.

Soudan: 18 morts dans de nouveaux heurts tribaux au Nil Bleu

Après une semaine de tirs et d'incendies ayant fait 105 morts fin juillet, l'ethnie Haoussa et la tribu Barta avaient conclu un cessez-le-feu et promis de renégocier une paix durable dans cette région du sud-est du Soudan, frontalière de l'Ethiopie. Mais "les heurts ont repris", a indiqué dans un communiqué la Commission des affaires humanitaires (HAC), un organisme gouvernemental. "Au total, les affrontements ont fait 18 morts et 23 blessés", a ajouté la même source, sans préciser si les morts étaient des civils ou des combattants. Toujours selon la HAC, les violences ont poussé des milliers de personnes à fuir la région vers les villages voisins. Un précédent bilan, rapporté par l'agence de presse Suna, faisait état de sept morts, notamment à al-Roseires, où les camps rivaux avaient incendié les échoppes des unes et des autres en juillet. Des témoins ont affirmé à l'AFP avoir entendu des tirs, rapportant que des maisons avaient été incendiées. "La situation est très mauvaise en ce moment, il y a des tirs partout", a dit Hussein Moussa, un habitant. Le conflit est né de la très sensible question de l'accès à la terre dans un pays, parmi les plus pauvres au monde, où l'agriculture et l'élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB. La coutume ancestrale interdit aux Haoussa, arrivés les derniers dans le Nil Bleu, de posséder la terre, ce qu'ils contestent. Les affrontements de juillet avaient entraîné le déplacement de 31.000 personnes, pour beaucoup encore réfugiées dans des camps de fortune ou des écoles. Les conflits tribaux ont fait des centaines de morts ces derniers mois au Darfour, une région de l'ouest du Soudan frontalière du Tchad, notamment, disent les experts, du fait du vide sécuritaire créé par le putsch du 25 octobre 2021 à Khartoum.

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