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Soudan: le chef de l'ONU redoute l'impact de la guerre sur les pays voisins

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a jugé "absolument essentiel" mercredi que la crise au Soudan ne s'étende pas au-delà de ses frontières et vienne menacer les transitions démocratiques et les processus de paix en cours dans les pays voisins.

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3 mai 2023 à 16h06 par AFP

Les combats qui opposent depuis le 15 avril l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les forces paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo ont notamment poussé 100.000 personnes à fuir vers les pays frontaliers, selon l'ONU, qui s'attend à huit fois plus de réfugiés. Les deux rivaux ont convenu de plusieurs trêves, qui n'ont pas été respectées. Le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères a annoncé mardi que les belligérants avaient convenu du principe d'un nouveau cessez-le-feu du 4 au 11 mai, mais aucune des parties ne l'a confirmé. "La situation actuelle est totalement inacceptable. Un cessez-le-feu durable doit avoir lieu", a déclaré Antonio Guterres lors d'une conférence de presse dans la capitale kényane Nairobi. Il s'est dit "très préoccupé" par le débordement du conflit vers les pays voisins, en proie à des troubles politiques ou sortant de conflits, comme le Tchad, le Soudan du Sud et l'Éthiopie. "Il est absolument essentiel de soutenir massivement le Tchad dans la situation actuelle. D'autre part, nous avons d'autres pays de la région (qui sont) dans leurs propres processus de paix. L'Éthiopie est dans un processus de paix (après deux ans de guerre au Tigré, ndlr). Il est absolument essentiel d'éviter tout débordement du Soudan vers l'Éthiopie", a-t-il déclaré. "Le Soudan du Sud est dans un processus lent et difficile pour mettre en oeuvre les accords (de paix de 2018 après une sanglante guerre civile, ndlr) qui ont été conclus. Toute perturbation par rapport au Soudan du Sud serait extrêmement dangereuse", a-t-il ajouté. Il a déclaré que l'ONU avait été "prise par surprise" par la guerre qui a éclaté au Soudan car il était espéré que les négociations en cours entre les deux généraux porteraient leurs fruits. "Nous ne nous attendions pas à ce que cela se produise", a-t-il affirmé.