M. Ghannouchi, en détention depuis avril dans un autre dossier, avait écopé en mai 2023 d'une peine d'un an de prison et d'une amende d'environ 300 euros, confirmée en appel.
Le dirigeant de 82 ans a été condamné en vertu d'une plainte d'un syndicat de policiers dénonçant des propos qu'il avait tenus début 2022 lors de funérailles d'un responsable d'Ennahdha dont il avait assuré qu'il "ne craignait ni les puissants ni les tyrans", ce mot désignant les policiers, selon le dossier d'accusation.
"Ces accusations sont fausses et dépourvues de toute base légale", a indiqué Ennahdha dans un communiqué, estimant que le mot "tyran" avait été "sorti de son contexte".
Le jugement en appel vient "illustrer une fois de plus la subordination d'une partie du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif et à sa volonté de harceler ses opposants politiques", a ajouté Ennahdha.
M. Ghannouchi est la plus importante figure de l'opposition au président Kais Saied depuis que ce dernier, élu démocratiquement en 2019, s'est emparé des pleins pouvoirs lors d'un coup de force le 25 juillet 2021 puis a fait réviser la Constitution pour instaurer un régime ultra-présidentiel.
Chef d'un parti qui a dominé la vie politique sur la dernière décennie, il a été interrogé dans plusieurs enquêtes en particulier, sur l'"envoi de jihadistes" vers la Syrie et l'Irak, ou des soupçons de "blanchiment d'argent sale".
M. Ghannouchi est écroué depuis le 17 avril après avoir évoqué en public un risque de "guerre civile" en Tunisie si les partis de gauche ou ceux issus de l'islam politique comme Ennahdha, y étaient éliminés.
Depuis février, plus d'une vingtaine d'opposants, d'hommes d'affaires et d'autres personnalités, qualifiées de "terroristes" par M. Saied, sont emprisonnés sous l'accusation de "complot contre la sécurité intérieure".
La dernière arrestation en date, le 5 octobre, est celle de l'opposante Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre, un mouvement nostalgique des dictatures du héros de l'indépendance Habib Bourguiba et de son successeur Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 lors de la révolution qui a marqué le début du Printemps arabe.
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