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Un tribunal sud-africain annule la suspension par le président de la cheffe anti-corruption

Un tribunal sud-africain a annulé vendredi la suspension jugée "inappropriée" de la cheffe du principal organe de lutte contre la corruption, décidée par le président Cyril Ramaphosa après l'ouverture d'une enquête publique le visant dans le cadre d'une sombre affaire de cambriolage.

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9 septembre 2022 à 20h21 par AFP

"La décision du président était inappropriée" et "la suspension peut avoir été une mesure de rétorsion et donc contraire à la loi", a déclaré la Haute cour du Western Cape dans une décision dont l'AFP a eu copie. "La suspension de la requérante est donc annulée de manière effective à compter de la date de la décision", a conclu le tribunal. M. Ramaphosa avait suspendu en juin la médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, à la tête du principal organe chargé de la lutte contre la corruption du pays, au lendemain de l'annonce par cette dernière de l'ouverture d'une enquête publique le visant. M. Ramaphosa, 69 ans, est accusé d'avoir dissimulé à la police et au fisc un cambriolage datant de 2020 dans une de ses propriétés, au cours duquel d'importantes sommes en espèces ont été trouvées, cachées dans du mobilier. Le chef d'Etat, qui devrait être cité à comparaître dans cette affaire, a dénoncé une manoeuvre politique. La présidence a déclaré dans un communiqué prendre note de la décision de justice et précisé qu'elle allait "se référer à la Constitution pour les suites" possibles. Mme Mkhwebane, qui fait par ailleurs l'objet d'une procédure de destitution par le Parlement, a déjoué ces dernières années plusieurs tentatives pour la démettre de son poste. Nommée par l'ex-président Jacob Zuma, resté le principal rival de Cyril Ramaphosa, elle est régulièrement accusée de partialité. L'affaire du cambriolage embarrasse M. Ramaphosa, quelques mois avant que le parti au pouvoir, l'ANC, ne décide s'il présente ou non l'actuel chef d'Etat comme candidat pour un second mandat à la présidentielle de 2024.