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Zimbabwe: des milliers de personnes au dernier meeting de l'opposition

Plus de 10.000 partisans de l'opposition zimbabwéenne se sont réunis lundi dans la capitale Harare, à deux jours d'un scrutin qui s'annnonce tendu, dans un contexte de répression de la dissidence et de grogne généralisée liée à une économie sinistrée.

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21 août 2023 à 16h21 par AFP

Une marée jaune, la couleur de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a envahi un terrain poussiéreux en plein centre, d'où l'on aperçoit l'imposante tour du parti au pouvoir (Zanu-PF) sur lequel trône le visage du président sortant, Emmerson Mnangagwa, 80 ans, surnommé le Crocodile pour son caractère impitoyable. "Zimbabwe! Notre temps est venu!", a crié Nelson Chamisa, principal rival du président, sur un podium après avoir traversé la foule en liesse. "Nous allons remporter cette élection", a-t-il hurlé d'une voix éraillée. En dépit de "la centaine de nos rassemblements qui ont été interdits, Dieu nous dit que c'est le moment pour moi de devenir président", a ajouté l'avocat et pasteur de 45 ans, en bras de chemise. La Zanu-PF détient le pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1980. En 2017, l'ancien bras droit de l'autoritaire Robert Mugabe, Mnangagwa, lui avait succédé à la faveur d'un coup d'Etat. L'année suivante, il avait remporté de justesse l'élection, face à Nelson Chamisa déjà, qui en avait contesté les résultats. "Nous avons le même gouvernement depuis 43 ans et rien ne change", confie à l'AFP David, 25 ans, récemment diplômé en sociologie, qui préfère ne donner que son prénom dans un pays où l'opposition se plaint régulièrement d'intimidations de la part des militants du parti au pouvoir. "Chamisa est l'homme qu'il nous faut pour répondre aux attentes de la jeunesse. Nous voulons des emplois et de meilleures conditions de vie", insiste-t-il. Les militants du "Triple C", comme l'appelle la rue, entonne en choeur un chant de campagne: "la Zanu-PF c'est fini, votez pour Chamisa et la pauvreté disparaîtra". "Les affaires vont mal au Zimbabwe", opine Kudzanai Labana, 35 ans, évoquant le fort taux de chômage, jusqu'à 70% dans le secteur formel selon des économistes. "Le changement s'impose, Mnangagwa est un dictateur, il est en train de nous tuer tous".