"Comme dans un film": le médecin blogueur thaïlandais raconte son enlèvement au Mali

"Comme dans un film": le médecin blogueur thaïlandais a raconté jeudi son enlèvement de trois semaines au Mali, après être rentré à Bangkok, où il aura "besoin de consulter un psychiatre plus tard".

27 octobre 2022 à 13h21 par AFP

Nopparat Rattanawaraha, chirurgien esthétique qui publie sur sa chaîne YouTube ses vidéos de voyage, a été libéré contre une rançon de 100 millions de francs CFA, soit environ 152.000 euros, selon des médias thaïlandais.
Dans un très rare cas de kidnapping d'un citoyen thaïlandais à l'étranger, il a été enlevé fin septembre alors qu'il dormait dans la voiture qui devait l'emmener du Burkina Faso au Mali, où il était avec un guide et un chauffeur.
"C'était comme dans un film. Il y avait cinq ou six hommes avec des armes autour de moi, mais je ne pouvais pas les comprendre. Ils m'ont dit de me mettre à genoux, de mettre mes mains derrière mon dos, et ils ont couvert mes yeux", a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne Channel 3.
Les kidnappeurs l'ont emmené "quelque part loin", s'est-il souvenu.
"Ils n'étaient pas agressifs, ils ne m'ont pas insulté. Ils m'ont bien parlé", a indiqué l'homme âgé de 49 ans, qui a essayé de rester calme et amical, malgré les conditions difficiles de captivité.
"S'il n'y avait pas d'eau, je devais boire l'eau d'un étang. Parfois, ça sentait l'essence", a-t-il décrit.
Un kit de survie fait maison l'a aidé durant ce moment: des bracelets anti-moustiques et des inhalateurs à base de plantes, très populaires en Thaïlande, a-t-il montré à la télévision.
Durant la troisième semaine de captivité, il a été autorisé à utiliser le téléphone pour parler à sa mère et sa petite amie, qui a discuté avec les ravisseurs de leurs demandes de rançon.
Nopparat Rattanawaraha a été retrouvé à Kimparana, dans le centre du Mali, selon des médias thaïlandais.
"Vous pouvez me voir sourire maintenant, mais j'ai versé une larme avant. J'aurai besoin de consulter un psychiatre plus tard", a-t-il encore déclaré, lui qui a repris dès mercredi son travail, au lendemain de son retour dans le royaume.
La police royale thaïlandaise et le ministère thaïlandais des Affaires étrangères ont aidé à organiser le retour du médecin, mais l'identité de celui qui a versé la rançon n'a pas été confirmée.
L'identité de ses ravisseurs n'est pas claire non plus, avait indiqué lundi le porte-parole du ministère des affaires étrangères.
Les enlèvements sont courants au Mali, et leurs motivations peuvent être diverses (crapuleuses, politiques, etc). Dans la plupart des cas, les conditions et circonstances de libération des otages ne sont jamais connues ou clairement établies.
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