Espoirs à la COP27 après les déclarations du G20 sur le climat

L'engagement réaffirmé des pays du G20, qui représente 80% des émissions mondiales, à poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement à 1,5°C faisait souffler mercredi un vent d'espoir à la COP27 où les négociations entrent dans leur dernière ligne droite.

16 novembre 2022 à 10h06 par AFP

"Les signaux positifs du sommet du G20 devraient donner une bouffée d'air aux négociations en Egypte qui entrent dans leurs derniers jours", a commenté Ani Dasgupta, président du centre de réflexion World Resources Institute.
"Nous sommes contents de voir que ces pays sont d'accord sur l'importance de garder 1,5°C à portée, sur le besoin de renforcer les financements pour les pays et vulnérables et leur réaffirmation des objectifs de l'accord de Paris", a-t-il ajouté.
L'accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C. Alors que chaque dixième de degré entraîne une multiplication des catastrophes climatiques, les signataires de l'accord s'étaient engagés l'an dernier à la COP26 à "maintenir en vie" l'objectif le plus ambitieux.
Mais selon des observateurs, l'Arabie saoudite et la Chine, membres du G20, avaient fait savoir lors de la COP27 leur réticence, déjà exprimée par le passé, à voir à nouveau cette référence dans le texte final, alors que le monde se dirige vers un réchauffement catastrophique de 2,8°C.
Dans son communiqué final, le G20, notant que les évaluations des experts du climat de l'ONU (Giec) disent que "les impacts du réchauffement seront bien plus faibles à +1,5° qu'à 2°C", sont "déterminés à poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à +1,5°C".
"Le résultat de Bali a été étonnement positif", a déclaré Fionna Smyth, de l'ONG Christian Aid. Compte tenu du poids de ces économies dans les émissions mondiales, "ce qu'ils font jouera un rôle important dans la façon de gérer la crise climatique".
"C'est très important que le G20 montre que la coopération entre les principales puissances mondiales est de retour, en particulier sur le climat", a commenté Sébastien Treyer, patron de l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales).
"Mais il doit surtout être vu comme un tournant pour la réforme des institutions financières internationales, nécessaires de façon urgente pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables et pour reconstruire la confiance entre le Nord et le Sud", a-t-il ajouté.
Un des principaux points de tensions des négociations de Charm el-Cheikh concerne les promesses non tenues des pays riches envers les plus pauvres en matière de financement climatique.