Sénégal: liberté provisoire pour un rappeur poursuivi pour trafic de passeport

Un rappeur sénégalais, membre du mouvement citoyen "Y'en a marre", poursuivi pour trafic de passeport, a été mardi remis en liberté provisoire et placé sous contrôle judiciaire, après deux mois de détention, a affirmé à l'AFP un de ses avocats.

16 novembre 2021 à 18h06 par AFP

Simon Kouka "a bénéficié d'une liberté provisoire ordonnée par la Chambre d'accusation de la Cour d'appel" de Dakar, a dit Me Moussa Sarr. "Il a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation d'émarger (au tribunal) le 5 de chaque mois", a précisé Me Sarr.
L'état de santé du rappeur s'est dégradé lors de son séjour en prison, selon la presse locale.
Le coprévenu de Simon Kouka, également rappeur et membre du même mouvement "Y'en marre", Landing Mbessane Seck dit Kilifeu, reste lui en prison. La justice "a confirmé le refus de liberté provisoire" pour Kilifeu, poursuivi dans le même dossier que Kouka, a dit Me Moussa Sarr, sans plus de détail.
Lors de leur audition, le 15 septembre, le juge d'instruction a retenu contre les deux rappeurs, ainsi qu'un coprévenu, un total de dix chefs d'accusation. Il avait ordonné leur placement sous mandat de dépôt.
Kilifeu, accusé d'avoir facilité, moyennant finances, l'obtention de visas, est également poursuivi pour "tentative de faux dans un document administratif". Simon Kouka, qui aurait loué son passeport français, est lui inculpé notamment de "complicité d'usage de faux".
En août, une vidéo montrant Kilifeu en train de recevoir une somme d'argent pour l'obtention d'un visa avait été diffusée sur un site internet. Cette vidéo a été tournée par le troisième prévenu, selon les médias.
Les deux rappeurs sont des membres fondateurs du mouvement "Y'en a marre", qui vise à promouvoir le civisme en incitant les citoyens à voter et milite pour le renouvellement de la classe politique et la lutte contre la corruption.
"Y'en a marre" a participé activement à la contestation politique mêlée d'exaspération sociale et économique aggravée par la pandémie qui a secoué en mars le Sénégal.