Nouvelle application Africa Radio

Côte d’Ivoire : l’Université Libérale d’Abidjan explore le libéralisme et ses racines Africain

La 2e édition de l’Université Libérale d’Abidjan, organisée par le Centre d’Études Prospectives (CEP) en collaboration avec la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, s'est tenue le 10 octobre dernier à Abidjan.

Université Libéral d'Abidjan

14 octobre 2024 à 0h01 par Dorine Coulibaly

Axée sous le thème « Comprendre le libéralisme et ses racines africaines », cette initiative répond à la nécessité d’animer l’espace public dans une société moderne où le débat est essentiel au fonctionnement démocratique.

« Par principe et définition, l'Université Libérale d'Abidjan est un espace d'échange, un lieu où se rencontrent le donner et le recevoir pour faire émerger des idées, des concepts et affirmer des positions. C'est vraiment un espace de dialogue. Il était important qu'en Côte d'Ivoire, les libéraux, qu'ils soient partisans ou non, membres du parti au pouvoir ou de la société civile, puissent se retrouver dans cet espace d'échange permanent », a déclaré Sidi Tiémoko Touré, ministre des Ressources animales et halieutiques et président du conseil d’administration du CEP lors de son discours.

Ce choix thématique vise à explorer les fondements du libéralisme en Afrique, tout en mettant en lumière son lien historique avec les valeurs africaines. Le ministre Sidi Touré a souligné que les principes du libéralisme ne sont pas étrangers aux traditions africaines. « Nous sommes à un moment charnière de notre histoire. Les défis sont immenses, mais les opportunités le sont tout autant. Notre tâche est de forger un libéralisme africain qui soit le moteur de notre développement et de notre émancipation », a-t-il indiquer. Il a également évoqué l’importance des valeurs de gouvernance décentralisée et d’échanges commerciaux libres, profondément ancrées dans l’histoire du continent. « Cette tribune nous offre une occasion unique de revisiter nos sociétés africaines précoloniales, caractérisées par la liberté des échanges commerciaux sans intervention étatique et par une gouvernance décentralisée où les chefs gouvernaient en accord avec des conseils délibératifs, préfigurant une forme de régime parlementaire avec une séparation des pouvoirs », a ajouté Sidi Tiémoko Touré.

Les débats ont rassemblé de nombreux acteurs clés pour examiner les principes du libéralisme, leur pertinence en Afrique et leur contribution à la démocratie moderne a travers des thématiques qui ont été abordées lors de panels et discussions. Sous la modération de la Professeure Insiata Ouattara, Présidente du Réseau des Femmes Libérales, le premier panel a exploré l’héritage politique africain et gouvernance libérale moderne animé par le Professeur Lognon Jean Louis, le Dr. Sylla Abdoulaye et le Dr. Paul Hervé Agoubli.

L’après-midi a été consacré à un second panel qui a mis en lumière les liens entre traditions africaines et dynamisme économique. Les intervenants, le Dr. Eddy Gnapia, enseignant et entrepreneur, le Dr. Guy Oscar Toukpo, socio-anthropologue du développement, et le Dr. Germain Kramo, économiste, ont partagé leurs perspectives sur l’entrepreneuriat en Afrique.

Cet événement a constitué une plateforme enrichissante pour réfléchir aux défis et opportunités qui se présentent au continent aujourd'hui. La synergie entre la gouvernance politique et le dynamisme économique, ancrée dans les traditions et pratiques locales, pourrait bien façonner un nouvel avenir pour l'Afrique.

Au micro d’Africa Radio, le Dr. Paul Hervé Agoubli Chercheur en Lettres et Civilisations s’exprime, écoutons.

Côte d’Ivoire : l’Université Libérale d’Abidjan explore le libéralisme et ses racines Africain