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Devant la justice, l'ONU dénonce le projet britannique d'expulser des migrants vers le Rwanda

L'ONU a accusé vendredi le gouvernement britannique de malhonnêteté dans son projet d'expulser vers le Rwanda des migrants entrés clandestinement, lors d'une audience tenue à Londres à quelques jours des premiers départs prévus.

AFRICA RADIO

10 juin 2022 à 15h51 par AFP

Dans le cadre d'une loi très controversée entrée en vigueur en avril, le Royaume-Uni prévoit d'envoyer dans ce pays d'Afrique de l'est, situé à plus de 6.000 kilomètres de Londres, des demandeurs d'asile arrivés illégalement sur le sol britannique. Le premier avion transportant des migrants vers le Rwanda doit décoller le 14 juin. Vendredi, la Haute Cour à Londres a examiné ce projet très décrié par les associations de défense des droits de l'Homme qui vise, affirme le gouvernement, à dissuader les traversées clandestines de la Manche, en pleine augmentation. Représentant le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), Me Laura Dubinsky a déclaré à l'audience que l'agence onusienne s'inquiétait du risque de "préjudice grave et irréparable" causé aux réfugiés envoyés au Rwanda, ajoutant que l'organisme "n'approuve en aucun cas l'arrangement anglo-rwandais". "Le HCR n'est pas impliqué dans l'arrangement entre le Royaume-Uni et le Rwanda, malgré les affirmations contraires de la ministre d'Etat", a-t-elle souligné, accusant le gouvernement de déclarations trompeuses. Cette audience à la Haute Cour se tient après qu'un syndicat et les associations de défense des droits humains Care4Calais et Detention Action ont lancé mercredi, aux côtés de quatre demandeurs d'asile, un recours en urgence devant la justice pour tenter de bloquer leur expulsion vers le Rwanda. Le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir annulé l'ordre d'expulsion pour trois d'entre eux. Selon l'organisation Care4Calais, quelque 35 Soudanais, 18 Syriens, 14 Iraniens, 11 Egyptiens mais aussi 9 Afghans ayant fui les talibans font partie des plus de 130 demandeurs d'asile qui se sont vus notifier leur possible départ le 14 juin. Plus de 90 migrants concernés ont toutefois déjà lancé des recours judiciaires pour rester au Royaume-Uni, affirment des avocats.


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