Immigration, sécurité et environnement : ce qu’il faut retenir du discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier
26 jours après sa nomination à Matignon, le Premier ministre Michel Barnier a prononcé mardi 1er octobre son discours très attendu de politique générale devant les députés à l’Assemblée nationale. Voilà ce qu'il faut en retenir.
2 octobre 2024 à 9h48 par Aurélie Lafeil
Sécurité, fiscalité, pouvoir d'achat, immigration, écoles… Michel Barnier dessine une ligne directrice pour les deux ans à venir. Devant une Assemblée nationale agitée, le Premier ministre a prononcé mardi 1er octobre son discours de politique générale pendant un peu plus d'1h20. Il a mis en avant une “double exigence”, relative aux dettes budgétaire et écologique, une méthode - “respect, écoute et dialogue” - et cinq chantiers.
“Lucidité et pragmatisme”
Deux des chantiers évoqués par le chef de gouvernement sont la politique de maîtrise de l’immigration et la sécurité au quotidien. Le chef du gouvernement souhaite obtenir des forces de l’ordre des résultats “rapides” et "visibles”. Il désire que la police municipale soit plus présente “sur la voie publique” et qu'une nouvelle brigade de gendarmerie soit créée. Pour accentuer cette présence, il voudrait réduire les procédures administratives.
Sur le sujet de la justice, il prône une procédure de "comparution immédiate" pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans. Le Premier ministre propose de réviser les conditions d’octroi de sursis et de limiter la réduction de peines. Il appelle à un "recours plus important aux travaux d'intérêt général, aux amendes administratives et aux amendes forfaitaires délictuelles". Il se dit favorable à la création de prisons et d'établissements pour les courtes peines.
“Nous empruntons la terre de nos enfants”
Michel Barnier souhaite une maîtrise plus "satisfaisante" de la politique migratoire, appelant à la “lucidité et au pragmatisme”. Michel Barnier recherche un traitement plus “efficace” et en “proximité” des demandes d’asile afin de mieux contrôler l'immigration. Une autre mesure “stricte” souhaitée par Michel Barnier : “Faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière” en vue de simplifier les obligations de quitter le territoire français (OQTF). Enfin, il souhaite que la France puisse rétablir des contrôles à ses propres frontières en négociant une nouvelle fois les accords avec les pays d’origine des migrants arrivant en France.
“Nous empruntons la terre de nos enfants”, estime le Premier ministre. Le changement climatique et la dette écologique, c’est-à-dire l’ensemble des coûts environnementaux, sociaux et économiques contractés par les pays industrialisés envers les autres pays et les générations futures, est décrit par Michel Barnier comme étant au “cœur de son action”, comme sa deuxième exigence après le problème de la dette budgétaire. Après avoir souligné une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 3,6% pour le premier semestre 2024, il a indiqué vouloir une "décarbonation des usines", l’implantation "d’usines de transition", le développement de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables, encourager l’économie circulaire, étendre les laboratoires d’innovation pour la transition écologique dans les départements d’outre-mer ou encore la création d’une conférence nationale sur l’eau.