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La Tanzanie lève l'interdiction de quatre journaux

Le gouvernement tanzanien a annoncé jeudi lever l'interdiction de quatre journaux, imposée sous le précédent président John Magufuli, et ouvrir "un nouveau chapitre" avec les médias, la présidente Samia Suluhu Hassan tentant de rompre avec certaines pratiques de son autoritaire prédécesseur.

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10 février 2022 à 16h36 par AFP

Dar es Salaam (AFP)

Les quatre publications en swahili - parmi lesquels Daima, quotidien propriété du dirigeant de l'opposition emprisonné Freeman Mbowe - ont été interdites entre 2016 et 2020.

"L'intention du gouvernement actuel est de tisser de bonnes relations avec les médias et, pour commencer, je vais réaccorder des licences aux quatre journaux", a déclaré le ministre tanzanien de l'Information Nape Nnauye lors d'une réunion avec des rédacteurs en chef.

"Leur punition a assez duré", a-t-il ajouté.

Le ministre a expliqué que la présidente Hassan désirait créer "un environnement propice aux médias"."Elle m'a demandé de rencontrer les journalistes, d'échanger nos points de vue et d'écouter vos inquiétudes".

Les autorités tanzaniennes avaient révoqué la licence de publication et de distribution de Daima juste avant les élections générales de 2020, l'accusant d'avoir enfreint la loi et la déontologie journalistique, sans préciser le contenu incriminé.

Mwanahalisi, un hebdomadaire, avait été interdit en 2017 après avoir publié la lettre d'un lecteur contenant des "insultes" à l'égard du président Magufuli et son gouvernement.

Mawio et Mseto, deux autres hebdomadaires, avaient vu leurs licences suspendues en 2016 après avoir tous deux abordés le sujet de la corruption au sommet de l'Etat.

Depuis qu'elle a succédé au président Magufuli, décédé soudainement en mars 2021 et dont elle était la vice-présidente, Mme Hassan tente de rompre avec certaines politiques de son prédécesseur, surnommé "Bulldozer" pour son style de gouvernement intransigeant.

Elle a tendu le bras à l'opposition et autorisé la réouverture de médias interdits sous Magafuli, faisant le voeu de défendre la démocratie et les libertés fondamentales.

Mais l'arrestation en juillet 2021 de M. Mbowe, dirigeant du principal parti d'opposition Chadema, sur des accusations de terrorisme, a douché les espoirs qu'elle tourne réellement la page de la présidence Magufuli.

Son gouvernement a également infligé en 2021 une suspension de deux semaines au journal Uhuru, organe de son propre parti le Chama Cha Mapinduzi, après un article de une affirmant qu'elle envisageait de ne pas se représenter en 2025.