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Libye: tirs contre le véhicule du Premier ministre (ministère)

Des tirs qui n'ont pas fait de victime ont visé le convoi du Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah dans la nuit de mercredi à jeudi à Tripoli, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

AFRICA RADIO

10 février 2022 à 19h06 par AFP

Le convoi a été la "cible d'une attaque armée dans le secteur de Souk el-Joumaa (est de Tripoli) de la part d'individus à bord d'une Toyota Camry, sans plaques d'immatriculation", a indiqué l'Intérieur dans un communiqué, confirmant des informations de presse. L'attaque "n'a pas fait de victimes", selon le ministère, qui a dénoncé un "acte criminel" et annoncé l'ouverture d'une enquête. Des médias locaux avaient indiqué plus tôt que le véhicule de M. Dbeibah avait essuyé des tirs dans la nuit de mercredi à jeudi, sans préciser si le dirigeant se trouvait à bord. Quelques heures avant les tirs, le Premier ministre s'était rendu sur la Place des Martyrs, au coeur de Tripoli, où il s'était offert un bain de foule au milieu de dizaines de ses soutiens rassemblés sur la vaste esplanade. Cet incident survient au moment où le pays d'Afrique du Nord traverse une crise politique majeure: jeudi, le Parlement siégeant à Tobrouk (est) a désigné l'influent ex-ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha pour remplacer M. Dbeibah à la tête du gouvernement intérimaire. Or M. Dbeibah, anticipant ce vote, a fait savoir à plusieurs reprises qu'il ne céderait le pouvoir qu'à un gouvernement sorti des urnes. La Libye, en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, se retrouve aujourd'hui avec deux Premiers ministres rivaux, comme ce fut le cas entre 2014 et 2016 en pleine guerre civile. Le gouvernement Dbeibah avait été désigné en mars dernier, dans le cadre d'un processus de paix parrainé par l'ONU, pour mener la transition d'ici un double scrutin législatif et présidentiel crucial initialement prévu le 24 décembre dernier, avant d'être reportées sine die. Ce report avait été décidé sur fond de désaccords persistants entre un pouvoir à l'Est incarné par le Parlement et le maréchal Khalifa Haftar et un autre à l'Ouest autour du gouvernement de Tripoli et le Haut Conseil d'Etat. Le Parlement estime que le mandat de M. Dbeibah a expiré avec le report des élections, alors que le gouvernement affirme qu'il sa mission s'achèvera avec la désignation d'un nouveau gouvernement élu.