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Macron a rencontré le Dr Mukwege, prix Nobel de la paix, à Kinshasa

Emmanuel Macron a rencontré le célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles, samedi à Kinshasa, dernière étape de sa tournée africaine, a annoncé l'Elysée.

AFRICA RADIO

5 mars 2023 à 13h51 par AFP

"Ils ont échangé de la situation dans l'est du pays et du nouveau partenariat entre l'Afrique et la France que le président a illustré au cours de cette tournée", a indiqué dimanche la présidence française, confirmant une information de la radio France Inter. Le Dr Mukwege dirige un hôpital à Bukavu, dans l'est du pays, en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, aux viols collectifs et aux mutilations génitales. La situation s'est fortement dégradée dernièrement dans cette région riche en minerais, la RDC accusant le Rwanda de soutenir la rébellion du M23 qui s'y est emparée de vastes pans de territoires. La rencontre avec le président français s'est tenue en toute discrétion alors que plusieurs collectifs poussent le Prix Nobel de la Paix à entrer dans la course à la présidentielle qui se tiendra en décembre en RDC. Selon France Inter, Emmanuel Macron l'a vu à la résidence de l'ambassadeur de France avant de rejoindre son homologue avec lequel il a eu un échange vif devant la presse sur le processus électoral en RDC. Félix Tshisekedi, élu en 2018 dans des conditions controversées, n'a pas caché sa rancoeur devant les propos tenus par le chef de la diplomatie française d'alors, Jean-Yves Le Drian, qui avait qualifié sa victoire de "compromis à l'africaine". Le président congolais a appelé à plus de "respect", déplorant le "regard partenaliste" porté sur l'Afrique et suggérant que les pays occidentaux, dont la France, n'étaient pas exempts d'"irrégularités" électorales. Emmanuel Macron a répondu, au risque de se poser en donneur de leçons, qu'en France les "malversations politiques" donnaient lieu à des "procès" et des condamnations et que la justice y était "indépendante". "Je sais combien le président Tshisekedi, qui est le fruit d'une alternance politique, est attaché à la clarté démocratique. Il n'y a aucune raison que les choses ne se fassent pas dans les meilleures conditions" en décembre, a-t-il toutefois aussi lancé.