Assassinat d'un opposant en RDC: sa famille porte plainte

Une plainte contre "inconnus" a été déposée lundi à Kinshasa par la famille d'un opposant assassiné jeudi en République démocratique du Congo, où la tension politique est vive à six mois des élections, a annoncé son avocat.

17 juillet 2023 à 17h36 par AFP

Cinq jours après la découverte du corps de Chérubin Okende, sa veuve, ses enfants, son père ainsi que ses frères et soeurs ont décidé de "saisir officiellement la justice congolaise pour que (la) lumière soit faite sur cet assassinat crapuleux", a déclaré aux journalistes Me Laurent Onyemba, après avoir déposé plainte près le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe.
"Cette démarche permettra à la famille, qui n'était pas encore associée à la procédure judiciaire en cours, d'être tenue au courant de son évolution au quotidien", a-t-il expliqué au sortir du parquet.
Il s'agit d'une "plainte contre inconnus pour faits d'arrestation arbitraire et assassinat", selon ce document consulté par l'AFP.
Les plaignants demandent à la justice "d'ouvrir une instruction qui permettra d'identifier sans complaisance les auteurs, coauteurs et complices éventuels de cet horrible assassinat", renseigne la même source.
Député et cadre d'"Ensemble pour la République", parti du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, Chérubin Okende a été retrouvé mort jeudi à Kinshasa dans sa voiture sur une grande avenue de Kinshasa, le corps criblé de balles.
M. Okende, 61 ans, avait démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre dernier, en même temps que deux autres ministres proches de M. Katumbi. Celui-ci venait alors d'annoncer sa candidature à la présidentielle de décembre prochain et le retrait de son parti de la coalition au pouvoir.
La présidentielle est prévue le 20 décembre, couplée à l'élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à sa réélection.
A ce jour, plus d'une dizaine d'opposants ont annoncé leur intention de se présenter face à lui. Les principaux, dont Moïse Katumbi, considèrent que les instances électorales sont à la solde du pouvoir et préparent des élections frauduleuses. L'assassinat de M. Okende a ajouté à la tension politique déjà vive dans le pays.